Union syndicale suisse

Détruire la SSR : l'éternel rêve de la droite

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La dernière attaque avec pour cible la SSR n'a pas été ourdie au café du Commerce par un jeune politicien de droite, mais a pour but de réaliser un vieux rêve de la droite : détruire la SSR pour des raisons à la fois économiques et idéologiques.

L'histoire de No Billag que l'on aime à raconter est la suivante : en 2013, une poignée de jeunes de droite s'est retrouvée pour boire quelques verres. C'est à cette occasion que leur est venue l'idée de l'initiative No Billag. Les jeunes militant(e)s libéraux-radicaux, puis un groupe de dissidents libertaires (appelé up!) se mirent alors à l'ouvrage et récoltèrent, grâce à un engagement soutenu, les signatures nécessaires pour leur initiative radicale. Cela, sans le soutien de leurs organisations ou partis respectifs. Une impressionnante histoire de David contre Goliath. Mais tout est faux.

Reprenons notre histoire par le début : la première organisation anti-SSR a été créée il y a quatre décennies déjà, par Walther Hofer, conseiller national UDC et homme de la Guerre froide. Son Association suisse de télévision et de radio (connue sous le nom de club H.) multiplia les assauts contre la SSR. Un jeune politicien de droite était de la partie : Christoph Blocher. Le club H. ne resta pas longtemps seul. Sans cesse, de nouvelles organisations situées à droite de l'échiquier politique se mirent à polémiquer contre l'" émetteur public de gauche " et son soi-disant monopole. Outre l'aspect idéologique, il s'agissait aussi à chaque fois de faire des affaires.

Bien que leurs attaques sur le fond se soient avérées peu fructueuses, les opposants à la SSR enregistrèrent un succès commercial au milieu des années 1980 : le premier article constitutionnel sur la radio et la télévision autorisait les chaînes privées. Mais la ruée vers l'or d'éditeurs établis et d'investisseurs étrangers à la branche fut rapidement suivie d'une gueule de bois. Quadrilingue et morcelé en petite parties, le marché suisse, était bien trop limité. Les émetteurs privés encore en activité aujourd'hui sont des émetteurs locaux aux mains d'éditeurs et des émetteurs non commerciaux, comme Radio Fribourg ou Léman Bleu à Genève, qui reçoivent chaque année 60 millions de francs de subventions pris sur le produit de la redevance radio-TV.

Aujourd'hui, les opposants à la SSR rêvent à nouveau de s'en mettre plein les poches. Si on pensait autrefois - ce que la réalité a démenti de manière impressionnante - que l'on pouvait gagner beaucoup d'argent en Suisse avec des programmes journalistiques de radio-TV financés par la publicité, on croit aujourd'hui qu'en détruisant la SSR, l'argent de la publicité finira dans les poches des éditeurs indigènes. Alors que chacun sait que ceux qui en profiteraient le plus, ce sont les chaînes de télévision étrangères avec leurs fenêtres publicitaires suisses.

Mais celles et ceux qui s'opposent à la SSR pour des raisons idéologiques s'en moquent. Car ils veulent détruire l'émetteur indépendant qu'est la SSR pour mieux pouvoir influencer l'opinion publique. Et là, la situation s'est radicalement modifiée depuis le début du 21e siècle. Le potentiel financier des opposants à la SSR a énormément augmenté, surtout la disposition de quelques milliardaires suisses à investir dans le contrôle des médias. Les sorties shopping de Christoph Blocher en sont une illustration frappante, de même que l'histoire pas très claire de la prétendue ou réelle tentative de reprise de Ringier par des milieux de droite proches de l'importateur d'automobiles Walter Frey.

Et ici intervient à nouveau la troupe d'Oliver Kessler. Le mouvement de jeunes de droite soi-disant si idéaliste ne s'est nullement trouvé tellement seul dans le paysage politique comme on veut nous le faire accroire avec cette resucée du " combat de David contre Goliath ". Déjà tout au début, il y a un don à six chiffres de Walter Frey (Citation : " Lorsque je suis de la partie, l'argent ne joue aucun rôle. "). C'est la " Wochenzeitung ", en possession des courriels en question, qui l'a révélé. Et No Billag a aussi reçu le soutien massif de l'USAM qui a joint des feuilles de signatures à son journal. Ce que fit bien sûr aussi la " Weltwoche ".

Synthèse : la dernière attaque dirigée contre la SSR fait partie d'une vieille tradition de la droite. Elle n'est ni la conséquence des soi-disant excès ou de la prétendue arrogance de la SSR, ni une demande de la génération du numérique qui, en raison des nouvelles attitudes en matière de médias, se moquerait de la SSR (mais consulterait les médias Internet de celle-ci pour contrôler la véracité d'infos). No Billag doit permettre au vieux rêve de destruction de la SSR de se réaliser. C'est pourquoi, elle a été plus ou moins ouvertement soutenue dès le début tant sur le fond que financièrement.

Le réseau de droite du meneur de No Billag

Le réseau le plus développé des auteurs de l'initiative les relie à la droite de l'échiquier politique. Cela concerne tout particulièrement Oliver Kessler, le meneur de No Billag. Il a derrière lui une solide carrière politique et professionnelle à droite. Né en 1986, il fait déjà de la politique au collège, entre autres comme webmestre d'un forum en ligne où les propos racistes ou faisant l'apologie de la violence étaient à l'ordre du jour. En 2008, il entrera à l'UDC, dont il deviendra secrétaire d'une section cantonale. Après un bref passage au poste de rédacteur en chef de la " Schweizerzeit ", le magazine nationaliste de l'ex-UDC Ulrich Schüler, il est désormais vice-directeur de l'" Institut libéral ", un groupe de réflexion qui n'existerait sans doute plus sans la générosité de Christoph Blocher. Parallèlement, Oliver Kessler ne craint pas de se frotter au milieu de la théorie du complot et antisémite

Des pas concrets vers la conciliation famille-profession

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La semaine passée, une décision de la Commission de la science, de l'éducation et de la culture du Conseil des États (CSEC-E) est passée un peu inaperçue, car c'est sur l'entrée en matière ou non de cette dernière sur le projet de révision de la loi sur l'égalité que se concentrait d'abord notre attention. Or cette autre décision est réjouissante elle aussi et, qui plus est, on ne peut plus concrète : la CSEC-E veut en effet, comme la commission-sœur du Conseil national, prolonger de quatre ans le programme d'aides financières destinées à l'accueil extrafamilial des enfants.

À l'origine, le Conseil fédéral et le Parlement avaient prévu que ce soutien financier aux nouvelles places dans les crèches ne dureraient que jusqu'au 31 janvier 2019. Les deux CSEC ont désormais compris les critiques émises depuis longtemps par les syndicats, à savoir qu'il n'existe actuellement de loin pas assez de structures d'accueil extrafamilial des enfants, raison pour laquelle leur encouragement doit aller au-delà de 2019.

Ce qui réjouit les femmes et les hommes professionnellement actifs, réjouit aussi les employeurs et les employeuses. L'Union patronale suisse salue en effet la décision de la CSEC, alors qu'il n'y a pas même une année, elle s'était battue contre la poursuite de ces aides financières. De quoi espérer que les partenaires sociaux trouvent d'autres possibilités encore de s'engager en faveur de la conciliation entre famille et profession.

La commission veut s’imposer à tout prix !

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La majorité de la Commission de l'économie et des redevances du Conseil des États (CER-E) est incorrigible. Elle a décidé de poursuivre ses travaux sur la mise en œuvre des deux initiatives parlementaires Graber et Keller-Sutter. Ce faisant, elle ignore un rapport du Conseil fédéral rédigé suite aux postulats Derder et Reynard, selon lequel le droit suisse du travail est extrêmement déréglementé et tout est de ce fait pratiquement possible. Elle ne tient en outre aucun compte des mises en garde de la Fédération des médecins suisse (FMH) qui s'est prononcée sans équivoque aucune contre les initiatives Graber et Keller-Sutter.

Ces deux initiatives entraîneraient, pour un très grand nombre de salarié(e)s, du travail gratuit, plus de stress et un plus grand risque d'épuisement professionnel. Cela, alors que le droit du travail largement réformé est en vigueur depuis le 1er janvier 2016 seulement et que l'obligation d'enregistrer sa durée du travail a été supprimée pour beaucoup de cadres.

Selon l'Enquête suisse sur la population active 2016 (ESPA), le modèle d'annualisation du temps de travail, sans durée hebdomadaire maximale, voulu par le conseiller aux États Graber pourrait s'appliquer à environ 46 % des salarié(e)s. Ces personnes remplissent en effet les critères en matière de fonction et de formation (bachelor ou diplôme d'une école supérieure). Si l'on considère aussi le critère des horaires prescrits par l'employeur, ce sont toujours au moins 25 % des salarié(e)s qui seraient soumis au nouveau régime.

Quant au renoncement à l'enregistrement de la durée du travail (modèle Keller-Sutter), selon l'ESPA, près de 26 % des salarié(e)s seraient concernées, car ils exercent une fonction de supérieur(e) hiérarchique. Faute de statistiques, il n'est pas possible de dire avec précision quelle serait la taille du groupe des spécialistes touchés. Mais cette question devrait se poser pour une part importante des salarié(e)s.

Comme les initiatives Graber et Keller-Sutter devraient être mises en œuvre parallèlement, ni l'enregistrement de la durée du travail, ni les prescriptions de protection à travers des durées maximales de travail et l'interdiction du travail dominical ne s'appliqueraient plus aux catégories de salarié(e)s susmentionnées. L'annualisation du temps de travail demandée par l'initiative Graber, inadéquate ne serait-ce que pour des raisons de protection de la santé, tournerait finalement à la farce. Comment avoir une vue d'ensemble du temps de travail annuel si le chef interdit de l'enregistrer ?

Pour ces raisons, l'Union syndicale suisse (USS) demande, comme les organisations spécialisées en matière de santé et de nombreuses autres organisations, que la CER-E recouvre enfin la raison et stoppe ses travaux sur la mise en œuvre de toutes les interventions parlementaires qui visent à déréglementer la loi sur le travail.

Non à No Billag : sauvons notre service public radio-TV

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La Suisse romande a tout à perdre d'un oui à l'initiative No Billag. Les conséquences seraient dramatiques, tant pour la RTS que pour les télévisions et radios régionales.

Privées de deux tiers de leur revenu, ces médias disparaîtraient inéluctablement, et ceux qui survivraient au massacre ne seraient plus en mesure d'assurer leur mission de service public régional.

Quelle chance en tant que Romand(e)s d'avoir des radios et télévisions locales de qualité ! Car nous sommes un tout petit marché pour les entreprises qui gèrent ces médias de proximité que la publicité ne suffit généralement pas à financer. C'est la raison d'être du système helvétique de la redevance, qui profite pleinement aux Romand(e)s et aux habitants d'autres régions périphériques, comme le Tessin ou les Grisons. La redevance finance non seulement les médias de la SSR, mais aussi une vingtaine de radios et télévisions régionales romandes.

Si la Suisse leur accorde cette importance, c'est parce que l'article 93 alinéa 2 de notre Constitution mentionne que " La radio et la télévision contribuent à la formation et au développement culturel, à la libre formation de l'opinion et au divertissement. Elles prennent en considération les particularités du pays et les besoins des cantons. Elles présentent les événements de manière fidèle et reflètent équitablement la diversité des opinions ". Le bon fonctionnement démocratique implique un quatrième pouvoir fort dans toutes les régions linguistiques du pays. Or les médias helvétiques sont déjà dans la tourmente, en particulier la presse écrite qui voit disparaître ses titres et ses médias se concentrer en peu de mains. Et les initiants proposent d'en rajouter une couche, en asséchant l'offre radio-télévision.

En Suisse romande, leur assaut contre le pluralisme des médias menace dans le détail 6 chaînes RTS, ainsi que 5 télévisions et 8 radios régionales. Or les diffuseurs locaux et régionaux remplissent eux aussi un rôle de service public important, en participant notamment à la cohésion nationale. Les affaiblir revient à affaiblir la démocratie. Sans redevance, des chaînes comme La Télé, Radio Chablais ou RFJ tireraient simplement la prise, et des émissions aussi populaires que Forum ou Sport dimanche disparaîtraient.

Sous prétexte que les consommateurs et consommatrices doivent pouvoir choisir ce qu'ils paient, No Billag est en réalité une machine à créer du chômage. En Suisse romande, 4000 emplois au bas mot sont menacés. Près de la moitié concerne la RTS, qui emploie 1243 personnes à Genève et 590 à Lausanne, essentiellement des journalistes et animateurs ou animatrices. Les chaînes privées ne sont pas en reste. Rien que pour les radios régionales romandes, 311 personnes sont sur la sellette, des emplois pourtant formateurs qui servent de tremplin à la jeunesse. Sans oublier tous les autres emplois menacés, car indirectement liés, dans l'audiovisuel, la culture, le commerce local, les services techniques, etc.

No Billag, c'est une catastrophe d'un point de vue économique, mais aussi culturel. Le marché romand est bien trop petit pour pouvoir produire du contenu de service public rentable. Mais il intéresse d'autres acteurs, notamment des chaînes françaises qui se frottent les mains à l'idée de voir disparaître la SSR. Tout comme Google et Facebook, qui prendraient volontiers le relais d'une information qui n'aurait plus rien de régional. La suppression de la redevance pourrait aussi faire le beurre d'un milliardaire, qui déciderait de s'engouffrer dans la brèche en bâtissant un empire médiatique à la Berlusconi au service de ses seuls intérêts personnels.

Directement ou indirectement, tous les citoyens et citoyennes de ce pays et entreprises romandes profitent de la diversité des programmes radio-TV de qualité. Or le service public médiatique a un coût qu'il faut bien financer. L'ensemble des gouvernements cantonaux romands rejettent l'initiative. Ne laissons pas les arguments égoïstes et la vision à court terme l'emporter. Evitons de mettre à mort nos médias régionaux et votons massivement non le 4 mars 2018.

13e Congrès des femmes de l’USS : « Notre temps vaut plus que ça ! »

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Lors du Congrès des femmes de l'USS des 19 et 20 janvier à Berne, environ 240 congressistes ont exigé une diminution du temps de travail, ainsi que des meilleures conditions de travail et de salaire, soulignant cette dernière revendication à travers une action spontanée sur la Theaterplatz de Berne. Deux heures auparavant, la commission compétente du Conseil des États avait décidé d'entrer en matière sur la révision de la loi sur l'égalité. Les femmes de l'USS demandent toutefois au Parlement de se montrer plus courageux en matière d’égalité salariale. La Constitution doit enfin être respectée, autrement dit : l’« Égalité. Point final ! ». Les femmes de l'USS ont clairement montré qu'elles visent une mobilisation globale, jusque dans la rue.

Les congressistes ont principalement discuté des thèmes du travail de soins et d’assistance (« care ») et de la durée du travail. Elles ont critiqué le fait que les employeurs recourent certes aux femmes pour des postes de spécialistes dans le travail de care, mais mettent en danger les offres publiques dans ce domaine en voulant économiser. La sociologue Sarah Schilliger a montré dans son intervention comment les femmes essaient de combler les lacunes à cet égard : elles acceptent des taux d’occupation réduits qui auront des conséquences négatives lorsqu’elles seront à la retraite ou après un divorce.

Mais un travail de soins et d’assistance de qualité, auquel les enfants, les personnes âgées et les malades ont droit, nécessite des ressources en temps et en argent suffisantes, ainsi que des conditions de travail correctes. C’est pourquoi les femmes de l’USS demandent dans une résolution que le travail de soins et d’assistance rémunéré soit partie intégrante du service public. Il doit être accessible à tout le monde et de bonne qualité ainsi que bénéficier d’un financement public suffisant. Les rapports de travail dans les ménages doivent être soumis à la loi sur le travail et, de ce fait, échapper à la précarité. Le travail de soins et d’assistance non rémunéré doit être reconnu comme du vrai travail et pris en compte comme il se doit par les assurances sociales.

Les femmes de l’USS demandent aussi que le travail rémunéré et non rémunéré soit mieux réparti entre les femmes et les hommes. À cet effet, il faut réduire les durées du travail. La Suède s’est déjà rapprochée de cet objectif avec un projet pilote, comme l’a expliqué Elinor Odeberg, du syndicat suédois Kommunal. À long terme, les femmes de l’USS veulent viser la semaine d’au maximum 35 heures. Mais à court terme, il s’agit de combattre énergiquement l’invasion du travail rémunéré dans la sphère privée (suppression de l’enregistrement de la durée du travail, extension du travail de nuit et du dimanche). Les femmes exigent en outre des horaires de travail planifiables et respectueux des besoins des familles.

Renseignements :
  • Regula Bühlmann, secrétaire central de l’USS, 076 200 90 89
  • Thomas Zimmermann, responsable de la communication de l’USS, 079 249 59 74

Égalité salariale. Point final!

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Cela fait 37 ans que le principe d’« un salaire égal pour un travail de valeur égale » pour les hommes et les femmes figure dans la Constitution fédérale. Or les femmes gagnent en moyenne toujours bien 7 % de moins que les hommes sans que cela puisse s’expliquer par les exigences professionnelles de leurs emplois ou leur formation. Sur une année, les femmes perdent ainsi 7 milliards de francs, alors qu’il n’y a aucune raison objective à cela. Il faut enfin combattre efficacement cette discrimination qui perdure. Ces dernières années, les mesures volontaires des patrons ne se sont pas traduites par une amélioration substantielle de la situation.

Dans une résolution adoptée à l’unanimité, les 240 participantes au Congrès des femmes de l’USS demandent au Parlement de respecter la volonté des citoyens et citoyennes et d’imposer l’égalité salariale. Elles ont étayé leurs revendications par une manif spontanée dans le centre de Berne. La révision de la loi sur l’égalité, sur laquelle la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil des États est entrée en matière ce vendredi, offre l’occasion de progresser en matière d’égalité salariale.

Les propositions du Conseil fédéral ne permettent toutefois pas d’imposer l’égalité salariale. Pour mettre fin au viol de la Constitution qui se perpétue, les femmes des syndicats de l’USS demandent que les mesures suivantes soient prises :

  • La Confédération doit disposer de compétences pour vérifier si la loi sur l’égalité est appliquée sans compromis aucun et contrôler si les entreprises procèdent correctement aux analyses de leurs salaires et respectent l’égalité salariale.
  • Les entreprises qui n’analysent pas correctement leurs salaires ou discriminent sur ce plan les femmes doivent être sanctionnées.
  • Les syndicats doivent participer à la mise en œuvre de l’égalité salariale. Au plan fédéral, dans une commission tripartite et, au niveau des entreprises, lors des analyses des salaires.

Trente-sept ans après que le principe de l’égalité des salaires a été ancré dans la Constitution et 22 années après l’entrée en vigueur de la loi sur l’égalité, il est plus que temps de prendre le taureau par les cornes. Pour les femmes de l’USS, cette devise est claire : Égalité salariale. Point final !

Des photos du 13e Congrès des femmes sont à disposition de la presse plus tard dans la soirée sur:
https://www.flickr.com/photos/55425572@N04/

Renseignements :
  • Michela Bovolenta, coprésidente de la Commission féminine de l’USS, 079 647 72 83
  • Corinne Schärer, coprésidente de la Commission féminine de l’USS, 079 219 94 20
  • Regula Bühlmann, secrétaire centrale de l’USS, responsable de la politique de l’égalité, 076 200 90 89

Etape d’aménagement de l’infrastructure ferroviaire 2030/35 (EA 2030/35), procédure de consultation

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N'existe qu'en allemand/nur auf deutsch

Quand la Suisse faisait grève

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La brochure du colloque historique organisé par l'USS sur le centenaire de la Grève générale est désormais publiée. Dix auteur(e)s y évoquent les causes, les conflits et les conséquences de l'événement le plus important de l'histoire suisse du 20e siècle.

Cette année, la Grève générale fêtera son centenaire. Afin de célébrer comme il se doit cet événement majeur de l'histoire moderne de la Suisse, l'USS a organisé, le 15 novembre dernier, un colloque historique conçu comme coup d'envoi à l'année commémorative 2018. Huit historien(ne)s y ont abordé ce sujet, chacun(e) dans une perspective spécifique. Certains se sont concentrés sur le rôle des opposants à la grève, comme les patrons (Pierre Eichenberger), les banques (Marc Perrenoud) ou les milices de la droite (Andreas Thürer). Pour leur part, Adrian Zimmermann et Bernard Degen ont essayé de prouver la véracité d'une phrase de Grimm selon qui les vaincus de cette grève étaient finalement des vainqueurs, soit leur succès à moyen et long terme. Maria Meier, avec le thème de la pénurie alimentaire, Elisabeth Joris avec celui des droits des femmes et Silvia Arlettaz avec celui de la politique de la migration complètent ce tableau. Ces exposés et une introduction du président de l'USS, Paul Rechsteiner, sont donc désormais accessibles à tous et à toutes dans une brochure bilingue qui vient de sortir de presse : " 100 Jahre Landesstreik - Centenaire de la grève générale ". On y trouvera aussi un bref aperçu de la table ronde sur la valeur historique de la Grève générale organisée à la même occasion.

Pas seulement pour les spécialistes

Outre les interventions précitées, la brochure propose des documents photographiques et deux contributions supplémentaires sur la chronologie des événements relatifs à la grève. Celles-ci seront surtout d'une aide certaine pour les personnes qui abordent pour la première fois ce thème, car elles décrivent ce qui s'est concrètement passé lors de la Grève générale. Celle de Stefan Keller est centrée sur le 6 novembre, soit la Grève générale au sens étroit du terme, et celle d'Adrian Zimmermann est une chronologie (1914-1919) qui englobe les causes et les conséquences de cet événement. Elle établit aussi que la grève de novembre 1918 a été tout sauf une explosion soudaine due à la détresse sociale de l'époque, mais possède sa propre histoire.

Bref, cette brochure s'avérera utile tant aux " débutant(e)s " qu'aux " avancé(e)s " en cette matière. Gratuite, elle peut être commandée auprès de l'USS. En cas de commande de plusieurs exemplaires cependant, les frais induits (port et autres) seront facturés. Et à ne pas oublier : le site de la Grève générale qui continue à donner les informations les plus fraîches concernant le centenaire et les manifestations s'y rapportant.

Une occasion ratée et presque rien de nouveau

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Seules des modifications minimes sont prévues pour les assurances sociales cette année.

AVS

Les rentes restent au même niveau

Le refus devant le peuple de Prévoyance vieillesse 2020 en septembre 2017 a repoussé à plus tard le financement additionnel de l'AVS, ainsi que la révision du 1er pilier comme du 2e. Le projet aurait substantiellement augmenté les rentes AVS. Les rentes AVS et AI demeurent donc au même niveau pour 2018 puisqu'il n'y pas eu non plus d'indexation automatique des rentes à l'évolution des prix et des salaires cette année. Les autorités fédérales justifient cette stagnation par le fait que l'indice des prix et des salaires n'a que faiblement augmenté. La dernière augmentation des rentes remonte au 1er janvier 2015.

La loi sur les fonds de compensation entre en vigueur

La nouvelle loi fédérale sur l'établissement chargé de l'administration des fonds de compensation de l'AVS, de l'AI et du régime des APG institue les bases légales pour la transformation du fonds en un établissement de droit public. La mise en service du nouvel établissement " compenswiss (Fonds de compensation AVS/AI/APG) " aura lieu le 1er janvier 2019.

Assurance-invalidité (AI)

Supplément plus élevé pour les soins intenses

Les familles qui soignent à domicile une personne gravement malade ou un enfant lourdement handicapé recevront un montant plus élevé de la part de l'AI. Le "supplément pour soins intenses" augmente à partir de 2018. Il passe de 470 à 940 francs par mois pour au moins 4 heures par jour de sopins intenses, de 940 à 1645 francs pour au moins 6 heures et de 1410 à 2350 pour au moins 8 heures.

Nouvelle méthode pour calculer le taux d'invalidité

L'ordonnance révisée sur l'AI entrera en vigueur dans le courant de l'année 2018. La méthode de calcul des rentes AI (dite " mixte ") en sera améliorée. A l'avenir, on tiendra compte des conséquences d'une atteinte à la santé non seulement sur l'exercice d'une activité professionnelle, mais aussi dans la même mesure sur l'accomplissement des tâches habituelles (comme par exemple les tâches ménagères). Grâce à cela, les personnes qui travaillent à temps partiel seront moins discriminées, en particulier les femmes. Jusqu'à présent, un emploi à temps partiel a entraîné un taux d'invalidité moins important que pour une activité à plein temps.

Le financement additionnel est arrivé à échéance

En septembre 2009, une hausse transitoire de la TVA de 0,4 % au profit de l'AI a été acceptée en votation. Comme prévu, ce financement additionnel est arrivé à échéance au 31.12.2017. A partir de 2018, de nouveaux taux de TVA sont en vigueur. Le taux normal est désormais de 7,7% (anc. 8%), le taux spécial hébergement de 3,7% (3,8%), le taux réduit restant fixé à 2,5%. 0,1% d'augmentation va au FAIF (Financement et aménagement de l'infrastructure ferroviaire).

Prévoyance professionnelle

Taux d'intérêt minimal historiquement bas

En 2016, le taux d'intérêt minimal dans la prévoyance professionnelle obligatoire a été abaissé à un niveau historiquement bas de 1 %. Sur recommandation de la Commission fédérale de la prévoyance professionnelle, il reste en 2018 identique. La rémunération du capital de vieillesse continuera ainsi à être trop faible. Les taux d'intérêt qui demeurent très bas en sont la raison, alors que les actions ou l'immobilier rémunèrent bien. Le taux minimal LPP a varié entre 1985 et 2011 entre 2 et 4 %.

Rentes de survivants et d'invalidité LPP inchangées

Les rentes de survivants et d'invalidité de la prévoyance professionnelle obligatoire restent aussi au même niveau en 2018. Les rentiers et rentières du 2e pilier n'ont aucun droit à une adaptation de leur rente de vieillesse. Les caisses de pension renoncent partout à une indexation.

Assurance-maladie

Les primes continuent à atteindre des sommets

En 2018, les primes standard de l'assurance-maladie obligatoire ont en moyenne augmenté de 4 % (+4,5 % l'année précédente). Les primes des enfants sont à nouveau celles qui augmentent le plus (+5 %). L'augmentation varie selon les cantons. Depuis l'introduction de la loi fédérale sur l'assurance-maladie, les primes ont effectivement doublé. Le Conseil fédéral augmente de 292 à 340 francs par mois les primes des militaires de métier actifs et retraités qui sont assurés contre la maladie et l'accident à l'assurance militaire. Les primes devraient ainsi de nouveau couvrir les coûts occasionnés par les maladies, ce qui n'était plus le cas récemment.

Dans le courant de l'année 2018, des mesures seront présentées pour endiguer les coûts de la santé. Dans un rapport d'experts, le Conseil fédéral présente les mesures existantes, prévues ou complètement nouvelles destinées à diminuer les coûts de la santé couverts par l'assurance-maladie obligatoire. Ce rapport d'experts va influencer le débat sur la politique de la santé.

Depuis le 1er janvier 2018, les nouveaux tarifs TARMED entrent en vigueur. Ils concernent toutes les prestations médicales et paramédicales facturées aux patient(e)s. Bien qu'il n'y ait aucun changement dans les prestations pour les assuré(e)s, des économies d'environ 470 millions de francs (1,5 % du volume des primes) devraient être réalisées.

Réformes 2018 : risque de durcissement avec les prestations complémentaires ·

  • La réforme des prestations complémentaires va aussi occuper le Parlement en 2018. Après le Conseil des États, le Conseil national va à son tour traiter le sujet. Des mesures de démantèlement avec de graves conséquences pour les séniors et les personnes handicapées se sont imposées dans les commissions parlementaires. Ainsi, des économies devraient être faites sur le remboursement des primes-maladie ou les franchises sur la fortune dans le calcul des prestations complémentaires devraient être réduites. Seule perspective réjouissante : on est parvenu à faire augmenter le montant maximal imputable au loyer, une mesure qui était tant attendue. ·
  • Le Parlement va s'occuper en outre de l'évolution à venir de l'AI. Le message estime nécessaire d'agir auprès des enfants et des jeunes qui ont des problèmes de santé ainsi qu'auprès des malades psychiques. Est également prévue l'introduction d'une échelle de rentes linéaire.
  • Après le refus de la réforme de la prévoyance vieillesse en 2017, la procédure de consultation sur une nouvelle révision commencera en 2018. Le Conseil fédéral prévoit, dans un premier temps, de réviser l'AVS et de veiller à un financement additionnel de celle-ci. On s'attaquera à la prévoyance professionnelle dans un deuxième temps.

Détruire la radio et la TV? Mais à quel prix?

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Nous votons le 4 mars prochain sur l'initiative No Billag. Il ne s'agit pas seulement de savoir si nous continuerons à payer une redevance pour la radio et la télévision. L'enjeu est bien plus important. Pour tous les salarié(e)s également. Il s'agit de programmes de radio et de télévision auxquels l'on puisse se fier et qui ne sont pas uniquement conçus pour être rentables ou répondre aux intérêts de partis politiques, de certains groupes de la société.

Le 25 novembre 2011, par une matinée grise, Novartis lâche une bombe : la multinationale pharmaceutique veut supprimer 2000 emplois, dont 320 à Prangins (VD). Sans nécessité aucune. La colère gronde alors. Pas seulement celle des personnes concernées. Le Conseil fédéral, le gouvernement et le parlement vaudois ainsi que de larges pans de la population réagissent et soutiennent la lutte qui se soldera par une victoire des employé(e)s de Novartis et de leur syndicat. Les emplois seront sauvés.

14 000 emplois en jeu

Changement de scène. Mars 2017. Cent vingt employé(e)s de la SSR et de diverses chaînes de radio-TV discutent de l'initiative No Billag pendant le congrès de leur syndicat SSM. L'atmosphère est tendue. Parce que les professionnels de l'audiovisuel savent parfaitement que si l'initiative est acceptée, leur emploi sera menacé un an plus tard. En tout, 7000 emplois sont directement menacés et 6500 dans des entreprises sous-traitantes. Car sans redevance, les revenus de leurs employeurs s'effondrent : -50 % pour les chaînes locales et -75 % pour la SSR. N'importe quelle entreprise ferait faillite dans pareille situation. Raison pour laquelle les employé(e)s de la SSR ont décidé de se battre pour leurs emplois. Ils ont en outre constitué des réserves pour les luttes à venir.

Alors que les employé(e)s de Novartis se sont attiré une large sympathie, dans le cas de No Billag, beaucoup de médias critiquent la moindre déclaration des personnes concernées, un parti pris totalement inapproprié dans une campagne de votation. Mais pour nous syndicalistes, il est toutefois évident que si nos emplois sont supprimés sans raison, nous nous défendons. Et les autres syndicats soutiennent les collègues menacés.

Un pan important du service public détruit

No Billag détruirait non seulement des milliers d'emplois. Mais en plus, une partie importante du service public serait dans l'œil du cyclone, un service dont la société bénéficie et que le marché ne pourrait à lui seul financer. La radio et surtout la télévision coûtent cher à la production. Les marchés en Suisse sont très petits. Raison pour laquelle la publicité rapporte trop peu pour produire un large programme offrant de l'information et du divertissement dans les quatre régions linguistiques. Sans ce service public, un programme de base commercial pourrait subsister en Suisse alémanique. Mais ce serait la fin des programmes en Suisse romande, au Tessin et dans les Grisons.

Le mandat clair des médias de service public est également crucial : ils doivent contribuer à la formation de l'opinion et présenter les différents points de vue de manière factuelle. Il est évident qu'ils n'y parviennent pas toujours. Sinon les responsables de la communication de tous les partis, de la droite à la gauche, ainsi que de toutes les grandes organisations ne les accuseraient pas à tour de rôle de faire preuve de partialité. L'USS la première, quand la télévision suisse-alémanique ne pipe mot de la manifestation qui a rassemblé 20 000 personnes à Berne pour de bonnes retraites.

Si tous se plaignent, ces chaînes n'ont donc pas d'orientation politique, que ce soit à droite ou à gauche. Raison pour laquelle 80 % de ces plaintes, peu importe le plaignant, sont rejetées par l'organe de médiation. D'un point de vue syndical, il est clair que nous avons besoin de médias qui parlent de nos demandes et nous laissent exprimer notre point de vue. Ces médias sont aussi en droit de nous critiquer. La loi leur impose toutefois de nous traiter comme les patrons, comme tous les partis. Sans programmes de radio et de télévision tenus par la loi de traiter les partis et toute association sur pied d'égalité, impossible à une démocratie de fonctionner. Ce mandat de service public qui consiste à refléter la diversité des opinions en Suisse de manière fidèle et équitablement ne doit pas disparaître de la Constitution fédérale.

L'indépendance de la SSR dérange les initiants

Mais c'est justement cette voix indépendante qui passe mal auprès des initiants. C'est pour cela qu'ils veulent détruire la radio et la télévision en Suisse. Ce n'est pas une coïncidence si la plupart des initiants sont ultra-libéraux et veulent imposer leur dogme au paysage médiatique aussi. Afin d'influencer ensuite l'opinion publique avec des offres de base.

Mais le prix à payer est élevé. Pour la formation de l'opinion publique. Pour la cohésion nationale. Mais aussi pour notre porte-monnaie. Car si les chaînes qui bénéficient de la redevance disparaissent, nous devrons conclure des abonnements onéreux pour le sport, les films et les autres prestations. Et finalement payer bien plus que les 365 francs par an pour un programme complet avec des informations fiables, du sport suisse, du divertissement et de la culture. Le prix à payer est bien trop élevé. Raison pour laquelle l'USS et ses fédérations disent clairement Non à No Billag.

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