Cette thèse sur article propose une réflexion discursive et comparative sur les transformations récentes des politiques du care en Europe sur la base de 4 articles publiés ou soumis à des revues de sciences politiques. L'introduction revient sur le concept de « care » et sur la place du social care en tant que domaine de politiques publiques. Le chapitre 2 souligne l'intérêt de s'appuyer sur une analyse de discours et sur une analyse des politiques publique de niveau meso afin de saisir les enjeux actuels des politiques sociales dans leur nouvelle complexité. Dans cette perspective, il pointe la convergence entre la Nouvelle théorie du discours et l'approche des réfentiels. Le chapitre 3, coécrit avec Tryve Ugland, s'intéresse au processus de définition du référentiel global des politiques de la santé, à travers l'analyse des politiques de lutte contre l'alcoolisme promues par l'OMS et l'Union Européenne, de la seconde guerre mondiale à nos jours. Il propose une application de la Nouvelle théorie du discours. Le chapitre 4, dont Olivier Giraud est premier auteur, explore la dynamique des régimes de genre en Allemagne et en Suisse de manière comparée et diachronique, en s'intéressant plus particulièrement à l'évolution du discours sur la petite enfance. Le chapitre 5 met en évidence l'existence de différents type de gouvernementalité locales en matière de care en Suisse. Il montre comment le care peut être rattaché à une forme moderne de biopouvoir, à savoir de régulation de la vie dans sa dimension vécue. L'analyse comparative de six politiques locales permet de reconstruire trois modèles de politiques du care.
Cette thèse vise à examiner les facteurs structurels qui influencent la nature des régimes politiques dans le monde arabe, en utilisant une approche comparative configurationnelle, relativement nouvelle pour les études sur la région. Les deux méthodes utilisées (crisp-set et fuzzy-set) révèlent des explications causales hétérogènes mais les résultats de l'analyse par fuzzy-set sont plus précis en termes de consistance (consistency) et de couverture (coverage). Les analyses montrent que les pays caractérisés par une faiblesse institutionnelle et peu de ressources rentières sont plus susceptible d'adopter des stratégies libérales dans les périodes de crise. En revanche, pour les pays avec une légitimité tribale traditionnelle forte, le système corporatif et les ressources pétrolières amortissant l'effet de la crise, sont moins déstabilisés et plus susceptibles à perdurer dans un autoritarisme absolu. Ces explications causales révèlent des aspects de la démocratisation dans la région qui ne peuvent pas être détectés avec d'autres méthodes empiriques.
Quelles sont les obligations de l'Etat vis-à-vis des étrangers au regard du circuit de l'exigence éthique? C'est la question fondamentale qui fait l'objet de cette recherche. La première partie est consacrée à l'historique des relations entre droit et morale (Hobbes, Kant). On aborde dans la deuxième partie la théorie des sous-systèmes sociaux (Luhmann, Teubner). La troisième partie est consacrée à la théorie générale des obligations de l'Etat (Kant, Vattel, O'Neill), tandis que la quatrième partie qui est une étude de cas sur la politique d'asile suisse de la seconde guerre mondiale à nos jours, permet de vérifier et d'appliquer les théories développées dans les parties précédentes. A travers cette étude, on développe des concepts essentiels tels que l'obligation étatique, l'obligation parfaite, l'obligation imparfaite, l'obligation générale, l'obligation spéciale, la dignité humaine. On démontre aussi l'idée selon laquelle l'obligation parfaite qui est l'obligation que l'Etat a vis-à-vis de ses citoyens, prime sur l'obligation imparfaite, qui est celle que l'Etat a vis-à-vis des étrangers. Malgré ce constat, on peut constater, notamment à travers l'oeuvre de Kant et celle de Vattel, que l'obligation imparfaite est aussi d'une d'importance essentielle et d'une forte exigence morale. La respect de la dignité humaine qui doit être le fondement des relations entre l'Etat et les étrangers fait cependant partie de la catégories des obligations parfaites.
La thèse principale défendue dans cette recherche réside dans l'impérieuse nécessité de pouvoir analyser les instruments des politiques publiques de protection de l'environnement (ou autres) sous l'angle de leur complexité et de s'affranchir ainsi d'un certain réductionnisme (disciplinaire) qui rend illusoire toute tentative d'analyse instrumentale cohérente et pertinente au regard de la réalité instrumentale et sociale. Ce travail se fonde ainsi sur une démarche générale de type constat – réflexion – application qui s'articule autour de trois grandes parties qui tentent chacune de souligner la complexité (de l'analyse) instrumentale sous ses différentes formes, tant sur le plan compréhensif ou méthodologique que sur le plan explicatif. Cette étude se veut donc contribuer, de manière originale et innovante, au développement de l'analyse (typologique) instrumentale des politiques publiques et plus spécifiquement dans les domaines de la protection du climat et du développement durable, domaines caractérisés par leur grande complexité socio-économique et environnementale.
Cette thèse procède à une comparaison des processus de décentralisation en France et au Royaume-Uni. Elle analyse la nature, la mise en oeuvre et les effets de ces processus sur une période de vingt-cinq années. Elle démontre que les différences observées entre ces deux pays en matière de nationalisme, de reconnaissance ou non des régionalismes et des phénomènes de décentralisation s'expliquent à travers l'influence d'une valeur fondatrice pour chacun de ces pays, à savoir le principe d'égalité en France et le principe de liberté au Royaume-Uni. Ces deux valeurs sont influencées et influencent toujours la gestion publique en général et les processus de décentralisation en particulier. Cette recherche combine les approches culturaliste et néo-institutionnaliste afin d'appréhender ces phénomènes dans leur globalité. Au final, il appparaît que la France est encore fortement centralisée, alors que le Royaume-Uni vit une dévolution réussie
Est-ce que la représentation assure au niveau européen la garantie de démocratie représentative? Cette question renvoie à la problématique de la crise politique marquée, entre autres, par l'abstentionnisme et le manque de confiance des citoyens envers leurs représentants. Au coeur de ce questionnement se trouve le Parlement européen, seule institution directement élue par les citoyens européens. Le débat autour de la remise en cause de la notion classique de la représentation, notamment au niveau européen, permet de repenser le système politique à la lumière de nouvelles percées théoriques et, aussi, de nouvelles pratiques politiques. La présence de la société civile organisée au niveau de l'Union européenne force la réflexion vers une nouvelle ingénierie de la démocratie. Ainsi, cet ouvrage propose l'étude d'un nouveau rapport au sein de la représentation avec la participation de la société civile au sein de commissions parlementaires associatives.
This article deals with the evolution of class voting in Switzerland from 1971 to 2011. It shows that class cleavage (working class versus owners/employers) has weakened in Switzerland. The existence of a large right-wing party with strong support among the working class contributes to blurring the traditional class divisions in voting. However, the analysis indicates that class cleavage has not completely disappeared. The centre-right parties display much continuity in their class basis over time, thus contributing to the persistence of class cleavage. Besides taking into account the diversity of the right-wing parties, the article also offers a new perspective by including nonvoting. Class differences in turnout are important in Switzerland, but the findings suggest that the most important change over time concerns party choice and not turnout.
This article examines the existence of a habituation effect to unemployment: Does the subjective well-being of unemployed people decline less if unemployment is more widespread? The underlying idea is that unemployment hysteresis may operate through a sociological channel: if many people in the community lose their job and remain unemployed over an extended period, the psychological cost of being unemployed diminishes, and the pressure to accept a new job declines. We analyse this question with individual-level data from the German socio-economic panel (1984–2010) and the Swiss household panel (2000–2010). Our fixed-effects estimates show no evidence for a mitigating effect of high surrounding unemployment on the subjective well-being of the unemployed. Becoming unemployed hurts as much when regional unemployment is high as when it is low. Likewise, the strongly harmful impact of being unemployed on well-being neither wears off over time, nor do repeated episodes of unemployment make it any better. It thus appears doubtful that an unemployment shock becomes persistent because the unemployed becomes used to, and hence reasonably content with, being without a job.