Travail et emploi

Le Parlement et les cantons doivent corriger les privilèges des entreprises

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La nouvelle mouture de la troisième réforme de l'imposition des entreprises (" Projet fiscal 17 ") présentée par le Conseil fédéral aujourd'hui ne se différencie pas substantiellement du projet rejeté dans le cadre d'un référendum. Cela, en particulier si l'on prend en compte les baisses des impôts sur le bénéfice planifiées par les cantons.

Pour l'USS, il est clair que le Parlement doit décider d'améliorer ce projet. " Projet fiscal 17 " doit être contre-financé au plan fédéral par les entreprises et les actionnaires. Et les ménages ont besoin d'une composante sociale plus forte, car ils souffrent toujours plus de la hausse du coût de la vie (notamment des primes des caisses-maladies).

Les baisses des impôts sur le bénéfice planifiées et subventionnées par la hausse de la part cantonale au produit de l'impôt fédéral direct (IFD) sont de l'argent jeté par la fenêtre. Les principaux bénéficiaires en seront des entreprises comme les grandes banques qui paient aujourd'hui sans se plaindre leurs impôts ordinaires sur le bénéfice. Le Parlement doit adapter la péréquation financière (RPT) de manière à ce que les baisses des impôts cantonaux sur le bénéfice ne soient pas intéressantes. Si la part cantonale à l'IFD est relevée, cet argent doit être utilisé à des fins sociales. De plus, l'Union syndicale suisse (USS) attend des cantons qu'ils corrigent leurs projets de baisses excessives des impôts sur les entreprises.

La réforme de l'imposition des couples mariés profitera aux revenus élevés et très élevés. L'emploi des femmes en sera entravé (" déduction pour les couples à un revenu "). C'est pourquoi l'USS y est opposée. Au lieu de ce cadeau fiscal destiné à la classe supérieure, la Confédération doit mieux investir cet argent dans l'accueil extrafamilial des enfants. Le besoin d'agir dans ce domaine est important.

Renseignements:
  • Daniel Lampart, premier secrétaire de l'USS, 079 205 69 11
  • Thomas Zimmermann, responsable de la communication de l'USS, 079 249 59 74

Grève générale : recherche, débats, films, théâtre, expos.....

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Le 10 novembre prochain, les syndicats, le PS et la Société Robert Grimm organisent une manifestation commune dans l'ancien atelier des CFF à la gare d'Olten. Cent ans plus tôt, le Comité d'Olten avait décidé d'organiser une grève générale à durée indéterminée....

La grève générale reste d'actualité et constitue une menace puissante pour les anciens opposants des syndicats : au début de l'année, Christoph Blocher a rendu un premier " honneur " au chef de grève Robert Grimm dans son discours de Berchtolds. Cependant, sa tentative de le diffamer a échoué car, grâce au colloque des historiens de l'USS de novembre dernier, les médias étaient déjà si bien informés qu'ils ont pu démontrer le manque d'expertise du tribun UDC.

Débat sur de grandes questions

Aujourd'hui encore, les experts continuent de débattre intensivement des grandes questions posées par la grève générale. Il s'agit notamment de savoir si elle a été une victoire pour les travailleurs, même si les revendications n'ont pas pu être appliquées immédiatement. Ou si ce fut finalement les forces réactionnaires qui ont été victorieuses, ces mêmes forces qui ont ensuite déterminé le destin de la Suisse. La grève a-t-elle été le dernier recours face à une situation d'urgence ou le résultat de calculs politiques de la direction du PS ? Il n'aurait peut-être même plus été nécessaire de faire la grève, puisque la situation de l'approvisionnement s'était détendue et que la demande d'une plus grande implication de la gauche politique était déjà en bonne voie. Ou encore : les syndicats ont-ils été forcés de faire la grève par des unions ouvrières radicales ou en ont-ils eu la maîtrise ?

Publications

Unia a publié le livre " Les grèves du 21e siècle " à temps, pour le début de l'année de la grève générale. Il rappelle que les grèves font partie des instruments du mouvement syndical et ne sont pas à ranger au musée. Des chercheurs publient de nombreux articles dans des revues scientifiques et des journaux. Une des principales publications sur la grève générale est l'anthologie bilingue de l'Association pour l'étude de l'histoire du mouvement ouvrier (AEHMO) en collaboration avec la revue Traverse qui sortira au début de l'été. Puis, peu après, l'éditeur Hier&Jetzt publiera un volume consacré au projet du Fonds national " Guerre et crise : perspectives historiques sur la Grève générale suisse de novembre 1918, replacée dans l'histoire de la culture, des sexes et des émotions ". Les Universités de Zurich et de Berne organisent en outre des séries de conférences.

Pièces de théâtre et films

Plusieurs lycées consacrent des journées thématiques et des projets de théâtre scolaire à la grève générale. Un grand projet théâtral réunissant des participants de tous les cantons sera réalisé dans l'ancien atelier des CFF à Olten - les répétitions de " 1918. Ch " ont déjà commencé et la première est prévue pour la mi-août. En février déjà, le documentaire de 90 minutes " Der Generalstreik " de Hansjürg Zumstein a été diffusé à la télévision SRF. RTS et RSI passeront également le film. Un documentaire de Frédéric Hausamann, cofinancé par la RTS, est en cours de réalisation et devrait être diffusé en été. La SRF a fourni aux écoles un vaste matériel pédagogique avec un petit film d'animation sur la grève générale sur Myschool.

Expositions

Début mars, le Nouveau Musée de Bienne a ouvert ses portes avec " Krieg und Frieden / guerre et paix ", une exposition bilingue sur les événements dans la région horlogère. D'autres musées régionaux, à Schaffhouse, Soleure et Granges, ainsi que le Kornhausforum de Berne suivront. Et enfin, l'exposition du Musée national de Zurich clora cette année de célébrations.

Le matériel de l'USS et du PS

Le PS sera présent sur les canaux sociaux tout au long de l'année avec la campagne #GrèveGénérale. L'USS présente sur son site Internet consacré à la grève générale les informations pertinentes. Des documents originaux s'y trouvent, ainsi qu'une brochure contenant les interventions du colloque du 15 novembre 2017 et une chronologie des événements. La publication, qui compte plus de 100 pages, peut également être commandée gratuitement auprès de l'USS. Une présentation Powerpoint-type sera disponible sous peu. Elle a pour but de permettre aux syndicalistes de soulever plus facilement la question de la grève générale lors d'assemblées. Et cent ans plus tard, le slogan historique pour tous les syndicalistes est : " Fourbissez vos armes ! Réservez le 10 novembre ! Et au plaisir de vous revoir à Olten. "

Le Conseil national veut une baisse inacceptable des PC

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Incompréhensible : la réforme des prestations complémentaires (PC) est devenue un pur exercice de démantèlement. Le Conseil des États doit absolument renverser la vapeur.

L'USS a pris connaissance avec une certaine incompréhension des décisions prises par le Conseil national sur la révision des PC. La Chambre basse n'a même pas réussi à atteindre l'objectif de maintenir les prestations que le Conseil fédéral s'était donné. Bien qu'à l'origine séparée, la proposition absolument nécessaire d'augmenter les maxima pris en compte pour le loyer a été liée au projet de révision des PC. Finalement, la révision prévoit des économies annuelles nettes de plus de 900 millions.

Cap sur le démantèlement

Parties intégrantes du minimum social d'existence garanti constitutionnellement par le premier pilier, les PC ne doivent pas basculer dans la logique de l'assistance sociale que l'on doit quémander. Avec le contrôle du mode de vie prévu, c'est-à-dire des règles strictes sur le niveau de consommation autorisé et l'utilisation de petites fortunes modestes, c'est exactement ce qui risque de se produire. Le Conseil national a fixé à 25 000 francs (pour les personnes physiques) le forfait autorisé pour la fortune, c'est beaucoup trop bas. Cela signifierait que de nombreux résidents d'EMS, en particulier, ne seraient guère en mesure de faire face aux dépenses personnelles réelles encourues dans de nombreux cantons.

La réduction de la couverture des primes-maladies est également incompréhensible pour l'USS. Comme elle va jusqu'à 40 %, cela conduira tout d'abord les personnes assurées concernées à avoir encore plus tôt besoin de plus de moyens. En outre, cette mesure devrait raviver la course que les cantons se mènent pour diminuer les subsides à l'assurance-maladie. En plus des bénéficiaires de PC, des ménages modestes entiers souffriront de l'augmentation constante des primes. La décision du Conseil national de calculer le remboursement des primes par les PC en fonction des primes de référence cantonales est encore plus grave. Or, dans pratiquement tous les cantons, la prime de référence est nettement inférieure à la prime moyenne actuellement prise en compte -- dans de nombreux cantons, la différence est en moyenne de 30 % !

Loyers : virage pervers

Mais ce n'est malheureusement pas tout : l'adaptation attendue depuis longtemps des maxima pris en compte au titre du loyer dans les PC, c'est-à-dire leur augmentation, n'a pas seulement été affaiblie par le Conseil national, elle a en fait été abolie. Les loyers ont augmenté de 24 % depuis 2001 (année de la dernière adaptation), toutefois, l'adaptation des maxima ne devrait même pas atteindre 5 % en moyenne. Et encore, avec une porte dérobée permettant aux cantons de réduire les nouveaux maxima d'un montant forfaitaire de 10 %. Combinées, ces deux mesures conduisent à une diminution moyenne (!) du loyer maximum pris en compte de 6 % ! Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'un hausse de ces maxima soulagerait notablement les cantons, car cela éviterait de coûteuses admissions en homes pour personnes âgées. C'est d'autant plus vrai pour les logements encadrés pour lesquels le Conseil national a refusé une aide de 90 millions de francs prévue au départ.

Point positif : les chômeurs et chômeuses âgés restent dans leur caisse de pension

Du point de vue syndical, la seule décision positive est d'avoir permis aux chômeurs et chômeuses de plus de 58 ans de rester dans leur caisse de pension. Cette décision va également dans la bonne direction en vue des tractations à venir sur la révision de la LPP. En ce qui concerne la prévoyance professionnelle, tous les assuré(e)s retraités doivent pouvoir continuer à retirer leur capital. Heureusement, le Conseil national a rejeté l'interdiction de retrait du capital prévue par le Conseil fédéral et le Conseil des États - cette interdiction étant toutefois complétée par la sanction inacceptable d'une réduction forfaitaire de 10 % des PC annuelles en cas de retrait du capital. Des corrections massives sont maintenant nécessaires au Conseil des États. Les sénateurs et sénatrices ne doivent pas permettre de telles réductions du minimum social d'existence à la retraite et en cas d'invalidité. En effet, à plus long terme, ce sont à nouveau les cantons qui devraient compenser ces baisses en augmentant leurs dépenses sociales.

Décès de Benno Hardmeier

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Benno Hardmeier est décédé le 14 mars 2018. Benno a été une figure marquante de l’USS dans la seconde moitié du 20e siècle. De 1960 à 1990, il occupait un poste de secrétaire central de l’USS.

Benno, né en 1930, était issu d'une famille sociale-démocrate de Winterthour. Il a complété ses études économiques par une thèse sur « L'histoire des idées sociales-démocrates en Suisse de 1920 à1945 ». A partir de 1957, Benno a travaillé dans le service social des usines Hoesch à Dortmund. En 1959, il a été élu secrétaire central du PS. L’USS l’a recruté une bonne année plus tard. Benno a répondu à l'appel, car il voulait, selon ses propres termes, faire usage des « possibilités de façonner la politique économique ».

Pendant ses 30 ans à l’USS, Benno a été responsable de la politique économique générale. Il s’est surtout occupé de la politique agricole, énergétique et des consommateurs, domaines qu’il a façonnés. Il a été l'un des chefs de file de la campagne pour l'initiative pour la participation, qui a été rejetée par le peuple en 1976. Alors qu’il a longtemps été en faveur de l'énergie nucléaire, il a changé d’avis après la catastrophe de Tchernobyl et préconisé un changement de politique énergétique au sein de l’USS. Pendant 10 ans, il a été rédacteur en chef de « Gewerkschaftliche Rundschau ». Il a également écrit plusieurs articles sur l'histoire des syndicats. Ses textes étaient fluides, compréhensibles et solides, tout en ne perdant pas de vue l’essentiel.

Mais nous nous souvenons aussi de Benno le musicien dans le privé. Quand il jouait de l'alto ou du violon dans un quatuor, au service du son et de l'harmonie, c'était alors par pur plaisir du collectif - et collectivement. Et une image, pour ainsi dire, de la maxime qui a accompagné son long engagement dans la politique syndicale.

Pour cela aussi, Benno, nous souhaitons te remercier.

La BNS doit agir : le franc reste fortement surévalué

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L'économie mondiale est en pleine reprise. La Suisse aussi suit progressivement la même voie. Cela, également parce que le franc s'est tendanciellement affaibli. Il y a une année, le taux de change était encore de 1,07 franc pour 1 euro. Mais le franc reste fortement surévalué. Selon des estimations faites avec divers modèles, il apparaît que le taux de change équitable franc-euro est de l'ordre de 1,25 franc à 1,35 franc pour 1 euro. Cette situation a entre autres pour effet que la reprise de la conjoncture devrait être tendanciellement plus forte à l'étranger qu'en Suisse. On court le risque que de nombreuses entreprises investissent moins en Suisse et plus à l'étranger. Avec les conséquences négatives que cela aura sur l'emploi, aujourd'hui et demain.

C'est une bonne chose que la Banque nationale suisse (BNS) maintienne les taux d'intérêt à un niveau bas et soit prête à intervenir sur le marché des devises. L'Union syndicale suisse (USS) attend cependant d'elle qu'elle agisse plus vigoureusement contre la surévaluation du franc. Le but doit être que le taux de change atteigne aussi rapidement que possible un niveau qui ne soit pas préjudiciable à la Suisse. La BNS devrait se donner des buts plus clairs et essayer de les réaliser (p. ex. en matière d'inflation).

Renseignements:
  • Daniel Lampart, premier secrétaire et économiste en chef de l'USS, 079 205 69 11
  • Thomas Zimmermann, responsable de la communication de l'USS, 079 249 59 74

Paul Rechsteiner quitte la présidence de l’USS fin novembre

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Après 20 ans d'intense activité, Paul Rechsteiner quitte son poste de président de l'USS à fin novembre.

" C'est le bon moment pour procéder à un changement de génération. " L'USS se porte bien : la coopération entre les fédérations fonctionne et le secrétariat, sous la direction de Daniel Lampart, fait un excellent travail ", explique Paul Rechsteiner pour motiver sa décision.

Paul Rechsteiner a été élu président à l'automne 1998. A l'heure où les préoccupations sociales étaient soumises à une pression considérable, il plaida en faveur d'une politique syndicale offensive. L'une des grandes réussites de sa présidence est la protection des salaires par les mesures d'accompagnement à la libre circulation des personnes. Elles étaient la condition pour que les syndicats soutiennent les accords bilatéraux avec l'UE. Les mesures d'accompagnement ont contribué à ce que la protection apportée par les conventions collectives de travail puisse être étendue en Suisse. Ce qui va à l'encontre de la tendance dans toute l'Europe.

La campagne " Pas de salaires au-dessous de 3000 francs " lancée au tournant du millénaire a été couronnée de succès. Cela a entraîné des hausses salariales importantes dans le secteur des bas salaires. Et ce à un moment où les programmes Hartz I-IV en Allemagne voisine créaient un secteur à bas salaires. L'initiative populaire " sur des salaires minimums " (salaires minimums de 4000 francs), lancée par les syndicats en 2010, a ensuite échoué en votation. Mais en réalité, un salaire minimum informel de 4 000 francs s'est de plus en plus imposé.

Dans le domaine de la politique sociale, des progrès ponctuels ont été réalisés dans certains domaines. Mais il convient surtout de souligner les importantes victoires remportées contre des tentatives de démantèlement. Les essais répétés de réduire les retraites, par exemple, ont échoué à cause de la résistance des syndicats. Il n'a toutefois pas été possible d'obtenir de meilleures rentes AVS. La demande reste toutefois pendante.

Au cours de ses 20 années de présidence, Paul Rechsteiner a réussi à promouvoir la coopération des fédérations réunies au sein de l'USS et à unir leurs forces pour des intérêts communs. Aussi sous forme d'initiatives, de référendums, de manifestations et de campagnes. Pendant cette période, l'USS s'est également ouverte à des associations professionnelles et des organisations d'employé(e)s.

Le Comité présidentiel de l'USS, qui réunit les présidences des plus grandes fédérations, se félicite que Paul Rechsteiner soit candidat pour un troisième mandat au Conseil des Etats de Saint-Gall à l'automne 2019. Les délégué(e)s décideront de son successeur au Congrès de l'USS (30.11. -1.12.18). Les vice-présidents de l'USS, Vania Alleva et Giorgio Tuti, se chargeront de concevoir le processus de succession de Paul Rechsteiner et seront soutenus par la direction du secrétariat de l'USS.

Renseignements:
  • Paul Rechsteiner, président, 079 277 61 31
  • Vania Alleva, vice-présidente, 079 620 11 14
  • Giorgio Tuti, vice-président, 079 221 45 64

Modifications d'ordonnances relatives à l’admission, au séjour et à l’exercice d’une activité lucrative & sur l’intégration des étrangers, consultation

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N'existe qu'en allemand/nur auf deutsch

Consommateurs et salarié(e)s enfin mieux protégés

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Le 7 mars, le Conseil national, et c'est réjouissant, a suivi sa commission lors du débat sur le droit de la prescription dans le Code des obligations (CO) et s'est prononcé pour un délai de 20 ans. Un pas dans la bonne direction pour satisfaire aux normes minimales du droit international.

Selon le CO, le délai de prescription est aujourd'hui de dix ans seulement. Un délai aussi court ne tient pas compte des risques encourus actuellement par la santé, notamment avec le travail. De fait, beaucoup de dommages ne peuvent être constatés chez les victimes qu'après 10 ans. Ou des maladies ne se déclarent souvent qu'après 12 ou 15 ans. On le voit d'une manière particulièrement claire et choquante avec les victimes de l'amiante qui ne sont souvent tombées malades qu'une décennie après leur exposition à cette substance.

Dans de tel cas, le droit suisse ne prévoit aucune possibilité d'intenter une action au civil. Actuellement, les victimes civiles ou professionnelles de l'amiante ne peuvent légalement pas rendre quelqu'un responsable de leur problème. Une lacune que la Cour européenne des droits de l'homme (CrEDH) a aussi critiquée. Cela fait quatre ans déjà qu'elle a clairement affirmé qu'un délai de prescription de dix ans était en contradiction avec la Convention européenne des droits de l'homme.

L'Union syndicale suisse (USS) partage cet avis. Les syndicats estiment qu'il faut résoudre la question du droit de prescription de manière neutre sur le plan technologique, mais dans l'intérêt des victimes. Le meilleur moyen de le faire est de travailler avec des délais de prescription relatifs courts ne s'ouvrant qu'à partir du moment où le dommage est constaté.

Le Conseil national a toutefois voulu maintenir des délais de prescription absolus. En décidant un relèvement modéré de la prescription à 20 ans (deux fois plus qu'aujourd'hui), il a choisi le strict minimum afin de satisfaire aux normes techniques et du droit international. Les victimes, par exemple les salarié(e)s ou les consommateurs et consommatrices, pourraient ainsi porter plainte pendant une période plus longue pour des dommages qui n'auraient été constatés que tardivement. L'USS salue cette prolongation.

L'USS signale en outre l'importance du fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante créé pour gérer cette catastrophe sanitaire, un fonds qui est en rapport avec la modernisation du droit de prescription. Les premières personnes ont déjà été indemnisées, mais il manque toujours de moyens financiers pour le doter correctement. Ce serait en premier lieu à l'économie de passer des paroles aux actes et de garantir son financement. De plus, les syndicats s'engagent pour un renforcement de la prévention et pour que les dispositions sur l'analyse de la présence ou non d'amiante et son élimination lors de transformations ou de démolitions de bâtiments soient appliquées de manière plus stricte.

Le peuple a parlé, les politiques continuent de se déchaîner

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 71,6 %de non à l'initiative No Billag ! Un résultat on ne peut plus clair pour une initiative aux intentions claires comme de l'eau de roche, et qui aurait brisé la nuque à l'émetteur financé avec la redevance. Difficile de faire mieux, devrait-on penser.

Mais à peine les locaux de vote étaient-ils fermés et les premières projections articulées que déjà, les politicien(ne)s se bousculaient à nouveau devant les micros pour dire haut et fort où, selon eux, la SSR devait être mise au régime et comment il fallait une bonne fois lui donner des limites. Le même jour, la direction de la SSR annonçait les grands axes d'un programme d'économies à hauteur de 100 millions de francs.

Que se passe-t-il donc avec le service public ? De toute évidence, la population le veut. Les entreprises et les politiques donnent par contre un tour de vis en matière d'offre, d'emplois et de coûts. Sont concernés les CFF, la Poste et Swisscom. Des milliers d'emplois sont supprimés, le trafic ferroviaire intérieur de marchandises est massivement réduit, des points de vente des CFF et des offices de poste sont fermés. Et bien que les citoyen(ne)s mettent leur véto aux privatisations et externalisations, comme ce dernier dimanche de votation l'a à nouveau montré de manière exemplaire avec les services industriels de Windisch et Kölliken, les politiques, pas du tout impressionnés, continuent à faire de la propagande pour elles.

CarPostal triche-t-elle pour toucher trop de subventions ? À privatiser ! Il faut plus de concurrence ! La distribution d'eau dans le canton de Zurich ? Désormais partiellement privatisée. L'approvisionnement en électricité ? À absolument libéraliser intégralement ! Des millions de dettes à l'hôpital communal de Triemli ? Externalisation immédiate ! Quel que soit le problème que connaisse tel ou tel service public, la cure à prescrire est toujours la même. Le peuple est-il incorrigible ? Étonnée, la rédactrice en chef du " Tages-Anzeiger " constate, vu le résultat fait par No Billag, que, pour les gens, une institution comme la SSR est " manifestement plus importante que la maxime économique de base selon laquelle on ne paie que ce que l'on consomme ".

Le peuple s'est donc montré irrationnel lors de cette votation. Peut-être est-il sentimental ? Qui plus est, notons que cette maxime de base n'existe absolument pas. Contrairement aux expériences montrant qu'un service public financé uniquement de manière commerciale ne peut proposer qu'une offre misérable. Si l'on cherche à savoir en quoi la plus grande concurrence et les privatisations ont amélioré concrètement le service public, on ne trouve pas grand-chose.

Il y a à peine deux ans, une autre initiative est passée en votation, l'initiative " En faveur du service public ". Elle était formulée en termes équivoques et sa mise en œuvre aurait pu entraîner beaucoup de bagarres avec un Parlement favorable aux privatisations. Les syndicats l'ont combattue, mais à l'époque aussi, il est devenu clair avant la votation que la population veut un contrôle fort de la part des pouvoirs publics, elle veut un approvisionnement en services qui soit abordable et de qualité dans toutes les régions du pays.

Depuis lors, cela n'a fait que s'accentuer. La colère suscitée par les fermetures d'offices de poste doit être comprise comme un symptôme. Ce n'est pas de la sentimentalité, et pas seulement non plus de la solidarité avec les aîné(e)s qui ont besoin de guichets. C'est la certitude qu'un approvisionnement dans l'ensemble du pays, avec des prestations de service public abordables représente une valeur inestimable, économiquement parlant aussi. Pas question de se mettre à démanteler si l'on n'a pas de solution de rechange convaincante !

Il va de soi que la SSR doit relever les défis de notre temps et de la numérisation et aménager en conséquence son offre avant tout dans le domaine en ligne. Mais les politicien(ne)s qui ne veulent aujourd'hui que démanteler et réduire l'offre de la SSR devraient mieux réfléchir. Le volume de l'approvisionnement en médias que nous aurons demain dépendra toujours dans une grande mesure de l'offre d'un émetteur financé par une redevance. Et celle-ci est la base d'une société informée et majeure. Et les politicien(ne)s ont besoin de cette dernière, non ?

Discrimination salariale : les femmes en colère

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Une année après le tricotage de bonnetS devant le Palais fédéral et la Marche des femmes, la majorité du Conseil des États ne reconnaît toujours pas les signes du temps et renvoie en commission une révision déjà amaigrie de la loi sur l'égalité entre femmes et hommes pour la rendre encore plus maigre. Cette politique d'obstruction met très en colère les femmes, de la gauche jusqu'à la droite.

Il y a une année, les femmes ont tricoté des bonnets roses devant le Palais fédéral, manifestant par là dans la bonne humeur contre le fait qu'au plus tard depuis Trump, la discrimination à leur encontre était redevenue " admissible ". Le 19 mars 2017, 15 000 personnes ont, à l'occasion de la Marche des femmes à Zurich, fait descendre dans la rue les " pussy hats ", ces petits bonnets roses avec des oreilles de chat, et fait entendre leurs protestations contre la discrimination. L'originalité de ces actions n'est pas parvenue à cacher la grande colère qui habite les femmes, une colère contre le sexisme, la discrimination et la haine.

L'appel des femmes date d'une année et la colère a encore grandi depuis lors. En effet, l'économie et les politiques jouent les autruches pour ne pas devoir prendre en compte les revendications des femmes. Ainsi, le 28 février, le Conseil des États débattait du projet présenté par le Conseil fédéral pour mettre en œuvre l'égalité salariale, un projet déjà fortement écorné par la commission préparatoire de la Chambre des cantons. L'espoir que cette version amaigrie passe quand même le cap des délibérations était intact. Mais la rapporteuse de la commission, la conseillère aux États PDC Anne Seydoux-Christe, les conseillères nationales présentes dans la salle et les visiteuses, dont des représentantes de l'Union syndicale suisse (USS), qui avaient rempli les tribunes à ras bord durent assister sidérées au renvoi en commission du projet, sous des prétextes cousus de fil blanc. Cela, sur proposition de Konrad Graber, le collègue de parti d'Anne Seydoux-Christe. Premièrement, les mesures proposées ne seraient pas efficaces et devraient donc être durcies et, secondement, il faudrait examiner des modèles pour des mesures volontaires.

Les hommes du PLR, du PDC et de l'UDC ne se sont pas beaucoup inquiétés du fait qu'en la matière, des mesures volontaires sont tout le contraire d'un durcissement. Ils ont montré leur force parce qu'ils le pouvaient. Ce n'était pas une alliance de droite, mais une alliance d'hommes. En vain, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga signala qu'après des décennies d'inefficacité, les mesures volontaires avaient tout simplement fait leur temps. La majorité des conseillers aux États parut uniquement contente de pouvoir torpiller les mesures pour l'égalité des salaires sans avoir à reconnaître ne pas en vouloir du tout. Ainsi, la Commission de la science, de l'éducation et de la culture, y compris le président de l'USS, Paul Rechsteiner, qui en est membre, se trouve maintenant, après trois discussions approfondies à ce sujet, face à la tâche ingrate de remplir, lors d'une nouvelle séance le 19 avril, un mandat comportant des demandes les plus contradictoires.

Pour les femmes, le temps du tricotage de bonnets est passé. Des femmes des syndicats aux politiciennes de droite, elles ont perdu patience et réclament haut et fort ce qui leur est dû. C'est devenu évident lors de la journée internationale de lutte des femmes, le 8 mars. Soutenues par les partis et les organisations féminines, les femmes des syndicats ont appelé à des manifestations à Genève, Aarau et Berne. Mille personnes en colère sont venues.

Mais la lutte va bien au-delà du 8 mars et touche bien plus que le camp de la gauche. L'organisation féminine faîtière alliance F dénonce publiquement un Conseil des États favorable aux discriminations avec le hashtag #nichtmeinStänderat (pas mon Conseil d'État), les femmes du PDC attaquent frontalement et même celles du PLR twittent en des termes inhabituellement tranchants contre la décision de la Petite Chambre. Les syndicats de l'USS vont poursuivre leur combat pour des contrôles et des sanctions. Le prochain moment fort sera le 1er Mai, lors duquel nous demanderons : l'" Égalité salariale. Point final !

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