Travail et emploi

Évolution positive des salaires malgré les pressions, mais salaires partiellement en baisse dans les services publics

Description: 

Entre 2014 et 2016, les salaires médians ont augmenté de 1,2 % environ. C’est bien. En effet, suite à l’abandon du taux plancher du franc, le 15 janvier 2015, la pression sur les salaires s’est brusquement accrue, surtout dans le secteur des exportations. Par leurs interventions dans les entreprises et leurs actions en justice, les syndicats sont parvenus à empêcher d’importantes baisses des salaires. Et les mesures d’accompagnement aussi ont sans doute eu un effet stabilisateur.

Dans l’industrie des machines et des équipements électriques, cela a débouché sur un résultat légèrement inférieur à zéro (-0,1 resp. -0,3 %). Que les salaires aient baissé dans plusieurs branches orientées vers le marché intérieur est par contre inquiétant. La pression sur les travailleurs et travailleuses de la construction, bâtiment et génie civil, a augmenté (-0,9 resp. -1,4 %). Mais c’est aussi le cas dans les branches de service public que sont les transports terrestres (-2,4 %), les services postaux et les activités de courrier (-2,3 %) ou l’action sociale (-2,2 %; Dans l’indice suisse des salaires de l’Office fédéral de la statistique, ces branches présentent une évolution positive des salaires nominaux. Cependant, l’échantillon de l’indice des salaires est substantiellement plus restreint que celui de l’Enquête suisse sur la structure des salaires et englobe uniquement les travailleurs et travailleuses victimes d’un accident. La question de l’évolution des salaires dans ces branches doit encore être approfondie).

Salaires des femmes : toujours en retard, malgré des améliorations

Depuis 2008, les salaires des femmes ont plus fortement augmenté que ceux des hommes. L’engagement des syndicats pour l’amélioration de la situation des femmes dans la vie professionnelle a produit ses effets. Les salaires de celles-ci ont aussi augmenté grâce la campagne pour des salaires minimums « Pas de salaire au-dessous de 4 000 francs ! ». Les femmes travaillent plus souvent pour des salaires bas. Elles ont donc plus profité des hausses sensibles de ces derniers.

Ce rattrapage a toutefois perdu de sa vigueur depuis 2014. Les « mesures volontaires » de la Confédération contre la discrimination salariale n’ont guère eu plus d’effets. Le retard des salaires des femmes n’a reculé que de 15,1 à 14,6 % dans le secteur privé et de12,5 à 12 % dans l’ensemble de l’économie.

Le problème des bas salaires subsiste, mais des progrès ont été enregistrés grâce à la campagne pour des salaires minimums

Autre point positif, la part des emplois à bas salaires est en recul. C’est aussi une conséquence de la campagne des syndicats pour des salaires minimums. Entre 2012 et 2016, les salaires des 10 % inférieurs (premier décile) ont enregistré une augmentation de 7,4 %, soit nettement plus que les salaires dans l’ensemble (salaire médian : + 1 %). Les salaires ont augmenté sensiblement surtout dans les branches ayant une convention collective de travail (CCT), comme l’hôtellerie-restauration ou des parties du commerce de détail. On compte toutefois toujours 500 000 personnes environ qui ont un emploi à bas salaire (y compris l’agriculture).

Effets redistributifs positifs des conventions collectives de travail

Fondamentalement, les conventions collectives de travail (CCT) ont pour effet de compenser les disparités dans la répartition des salaires. Elles renforcent la position des salarié(e)s dans les négociations, ce qui est important en particulier dans les branches et entreprises en position dominante sur le marché. Et elles peuvent empêcher des inégalités de traitement entre des groupes de travailleurs et travailleuses. La recherche économique a produit ces derniers temps d’intéressantes études à ce sujet. Si les CCT empêchent des discriminations ou la sous-enchère salariale, elles augmentent les salaires bas et moyens sans que cela ait des effets négatifs sur l’emploi. L’Enquête suisse sur la structure des salaires (ESS) montre que, dans l’hôtellerie-restauration – une branche dont le champ d’application de la CCT a été étendu –, la différence de salaire entre femmes et hommes, mais aussi l’écart entre bas salaires et salaires élevés, est plus faible, par exemple, que dans le commerce de détail qui n’est que partiellement couvert par des CCT.

Malheureusement, seuls 50 % environ des personnes actives profitent d’une CCT. Les banches en croissance, comme l’informatique, les centres de fitness ou les instituts de beauté ne connaissent pas du tout de partenariat social.

Le problème du versement de bonus

Il est préoccupant de voir que le versement de bonus s’est remis à prendre de l’ampleur entre 2014 et 2016. Cette pratique renforce en règle générale la répartition inégale des salaires et notamment aussi les différences de salaires entre femmes et hommes. Selon les chiffres publiés par l’Office fédéral de la statistique pour 2016, les bonus touchés par les hommes se montent à plus du double de ceux des femmes. Toujours est-il que, ces derniers temps, plus d’entreprises arrivent à la conclusion que le versement de bonus nuit à la motivation de leurs collaborateurs et collaboratrices ainsi qu’au climat de l’entreprise.

Conclusions de politique économique

Les résultats de l’ESS 2016 font apparaître que des mesures appropriées permettent d’avoir des incidences positives en matière de salaire. Du point de vue syndical, les buts et mesures suivants sont prioritaires dans un avenir proche :

  • Il faut prendre des mesures efficaces contre la discrimination salariale à l’encontre des femmes. Pour l’USS, la priorité doit être donnée à des contrôles des salaires par les autorités et à des mesures d’exécution.
  • Il faut davantage de CCT prévoyant des salaires minimums d’un bon niveau. Les obstacles à l’extension du champ d’application des CCT sont trop élevés. Non seulement cela empêche de nouvelles extensions, mais menace aussi les CCT existantes.
  • Il faut des hausses générales des salaires. La reprise doit être mise à profit pour désamorcer les problèmes salariaux des salarié(e)s ordinaires ; cela, avec de nouvelles hausses des salaires inférieurs, mais aussi des salaires des personnes qui ont fait un apprentissage.
  • Les mesures d’accompagnement et les contrôles des salaires jouent un rôle important dans la lutte contre la sous-enchère salariale. Malheureusement, ils ne sont pas mis en œuvre correctement dans certaines parties de la Suisse centrale et orientale. Les entreprises suisses ne sont guère contrôlées. La Confédération et les cantons doivent remédier à cette situation.

Dans l’indice suisse des salaires de l’Office fédéral de la statistique, ces branches présentent une évolution positive des salaires nominaux. Cependant, l’échantillon de l’indice des salaires est substantiellement plus restreint que celui de l’Enquête suisse sur la structure des salaires et englobe uniquement les travailleurs et travailleuses victimes d’un accident. La question de l’évolution des salaires dans ces branches doit encore être approfondie.

L’USS soutient le référendum contre la surveillance des assuré(e)s

Description: 

Le Comité de l'Union syndicale suisse (USS) a décidé de soutenir le référendum contre la révision de la loi fédérale sur la partie générale du droit des assurances sociales (LPGA) et les dispositions prévues dans ce cadre sur la surveillance des assuré(e)s.

L'USS soutient la lutte contre les fraudes à toutes les assurances sociales. Le droit suisse des assurances sociales contient déjà de nombreuses mesures et articles relatifs aux infractions, qui combattent et punissent les fraudes aux prestations des assurances sociales. Concernant la surveillance des assuré(e)s, l'actuelle base légale est toutefois insuffisante.

La loi à ce sujet adoptée par le Parlement ce printemps viole des principes fondamentaux et ceux de l'État de droit. Il faut absolument qu'une surveillance ne puisse intervenir qu'une fois que toutes les autres mesures se sont révélées inefficaces et qu'une autorisation ait été donnée par un(e) juge, confirmant l'existence d'un soupçon d'abus. Pour ces raisons, l'USS soutient le référendum qui a été saisi contre la surveillance des assuré(e)s.

Renseignements :
  • Gabriela Medici, secrétaire centrale de l'USS, 031 377 01 13 ou 079 242 65 43
  • Thomas Zimmermann, responsable de la communication de l'USS, 079 249 59 74

Dizaines de milliers de participant(e)s à la Fête du travail

Description: 

Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de plus de 50 lieux en Suisse à l’occasion du 1er Mai, la Fête du Travail. Elles ont manifesté en faveur de l'égalité salariale, de salaires équitables et de meilleures retraites, pour le maintien de bons services publics et contre la désintégration de la loi sur le travail et une flexibilisation sauvage des horaires de travail. La plus grande fête a eu lieu à Zurich avec plus de 13 000 participants. A Genève, on en comptait 3500 et pas loin de 1500 à Lausanne.

 

Citations tirées de discours du 1er Mai (2e partie)

Dans la plupart des localités, les défilés ou les rassemblements sont maintenant terminés. Dans de nombreux endroits, des événements festifs, culturels et sociaux ont pris le relais.

A Bâle et à Berne, la secrétaire centrale de l’USS, Regula Bühlmann, a critiqué les employeurs se défendent contre l'égalité salariale : « Au fond, ce sont toujours des patriarches : ils veulent continuer à cultiver leur style de gestion personnel, à évaluer la performance de leurs employé(e)s à l’instinct  […]. Ils ne veulent surtout pas qu’on s’en mêle. […] Mais c’était sans compter sur nous !"

Giorgio Tuti, vice-président de l’USS et président du SEV a déclaré à Saint-Gall : « Maintenant, la droite veut imposer une augmentation de l'âge de la retraite des femmes sans compensation suffisante. Nous, les syndicats, ne permettrons pas cela et nous continuerons à nous battre pour des rentes AVS plus élevées. D'autant plus qu'une part de plus en plus importante des rentes AVS va au paiement des primes-maladie et des coûts de la santé et que les rentes des caisses de pensions continuent de baisser dans le contexte économique actuel. Mais pour le lobby des assureurs et leurs relais politiques, une AVS bon marché est une épine dans le pied. Ils veulent continuer à gagner de l'argent avec les compagnies d'assurance. Mais il faut l’éviter. »

Corrado Pardini, membre du Comité directeur d’Unia et du Comité présidentiel de l’USS, a appelé à une politique fiscale équitable à Bienne : « Ueli Maurer, le serviteur des super riches, veut offrir aux entreprises et aux actionnaires des milliards d'impôts, malgré le refus du peuple. […] Maurer essaie de nous tromper. Le démantèlement ne s’appelle plus « Réforme de l'imposition des entreprises III », mais « Projet fiscal 17 ». Sommes-nous donc stupides ? Non, nous ne le sommes pas. Nous le montrerons au Conseil fédéral avec un référendum. »

A Aarau, la secrétaire centrale de l’USS, Gabriela Medici, a appelé à « des conditions de travail équitables pour tous ceux qui fournissent du travail de care (soins). En particulier, nous exigeons que le travail de care non rémunéré soit pris en compte de manière adéquate dans les assurances sociales, que les prestations de care rémunérés soient des services publics, abordables et de bonne qualité, accessibles à tous, et que les relations de travail dans les ménages privés soient soumises à la loi sur le travail ».

Renseignements:

Ewald Ackermann, 031 377 01 09 ou 079 660 36 14

1er Mai 2018: Égalité salariale. Point final!

Description: 

L’Union syndicale suisse a placé le 1er Mai de cette année sous le slogan « Egalité salariale. Point final! ». Ses syndicats participent à pratiquement toutes les quelque 50 manifestations organisées en Suisse auxquelles les travailleurs et surtout les travailleuses se rendent aujourd’hui pour redemander à la politique et à l’économie prendre leurs problèmes au sérieux. 

Partout les orateurs exigent que le Parlement, plus précisément le Conseil des États, fasse enfin des progrès en matière d’égalité salariale et qu’il arrête de torpiller la révision actuelle de la loi sur l’égalité. Ce 1er Mai, les syndicats réclament également des emplois plus nombreux et plus sûrs, en particulier pour les travailleurs âgés, des salaires plus élevés, essentiellement pour les personnes qualifiées et avec beaucoup d’ancienneté, des horaires de travail plus courts et des mesures efficaces pour promouvoir l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée ainsi que de meilleures retraites. Ils continueront à se battre pour des services publics efficaces et s’opposeront résolument à une flexibilisation sauvage des horaires de travail.

Citations tirées de discours du 1er Mai

Dans certains endroits, les rassemblements sont déjà terminés.

A Winterthour, le président de l’USS, Paul Rechsteiner, a rappelé les succès remportés il y a 100 ans grâce à la grève générale. Si les employeurs d’aujourd’hui devaient remettre en question des acquis sociaux essentiels, par exemple dans la CCT des CFF ou l’âge de la retraite à 60 ans dans la construction, ils rencontreraient des syndicats prêts à se battre. Et sur l’égalité salariale, il a déclaré : « L’Islande nous montre que les choses peuvent être différentes. Il y a un an, il a été décidé d’éliminer définitivement l’égalité salariale d’ici 2022. Avec des mesures et des sanctions contraignantes. Là-bas, les choses ont commencé à bouger. La Suisse a besoin d’un tel volcan ! »

La plus grande manifestation du 1er Mai s’est déroulée à Zurich avec 13 000 participant(e)s. Vania Alleva, présidente d’Unia et vice-présidente de l’USS : « Il est incroyable qu’il n’y ait toujours pas de contrôles des salaires, incroyable que le Parlement refuse même une petite révision de la Loi sur l’égalité prévoyant des améliorations minimes. » « L’égalité vaut pour tout le monde, pour les femmes comme pour les migrant-e-s!», a-t-elle ajouté. Une telle politique a « contribué au fait que plus d’un million de collègues venus de toute l’Europe ne soient plus traités sur le marché du travail helvétique comme des individus de seconde zone, dépourvus de tout droit. Une telle politique a aussi veillé à ce qu’aujourd’hui, dans ce pays, plus de deux millions de travailleurs et travailleuses bénéficient d’une certaine protection grâce aux CCT, aux salaires minimums et aux contrôles du marché du travail. Du jamais vu en Suisse.»

A Kreuzlingen, Daniel Lampart, premier secrétaire de l’USS, a rappelé les grandes réalisations des syndicats : l’AVS, la réduction du temps de travail, l’augmentation des salaires minimums. Cependant, la lutte se poursuit. En effet : « Il est nécessaire d’augmenter les subsides aux primes-maladie, d’améliorer la sécurité sociale pour les travailleurs âgés, de réduire le temps de travail et de prendre un virage positif en matière de retraites ». Daniel Lampart a également rappelé « l’énorme potentiel social du projet européen ».

Egalement à Winterthour, Katharina Prelicz-Huber, vice-présidente du SSP, a rappelé à l’auditoire que de bons services publics assurés par des employé(e)s engagés rendaient la vie en Suisse agréable : « Une bonne éducation scolaire, des soins de santé optimaux, des retraites et une sécurité sociale pour tous, des rues et des parcs propres, de l’électricité en permanence, l’eau potable directement du robinet, l’élimination des déchets, les trains et les tramways, de la culture et des lieux de rencontre. » Les syndicats ne permettront pas que ces prestations soient mises en danger. »

Renseignements :

Ewald Ackermann, 031 377 01 09 ou 079 660 36 14

Manifestation nationale pour l'égalité salariale et contre les discriminations #ENOUGH18

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La Suisse est bien connue pour faire avancer l’égalité entre femmes et homme à une allure d’escargot. Au 21e siècle, le pouvoir et l'argent sont toujours inégalement répartis entre les hommes et les femmes en Suisse : les femmes sont sous-représentées en poli-tique et aux postes importants dans l’économie et gagnent en moyenne 600 francs de moins par mois que les hommes pour un travail de valeur équivalente. Les mesures de lutte contre les discriminations à l’égard des femmes continuent de se heurter à une grande résistance, alors que tout le monde en bénéficierait.

Et pourtant, les discriminations salariales ne s’envoleront pas en fumée si on les ignore. Ni le temps ni le marché n’y remédieront. Nous ne devons pas plus au temps qu’au marché le droit de vote et d’éligibilité pour les femmes, le droit du mariage ou l’assurance-maternité. Il a toujours fallu lutter pour le progrès. Les femmes et les hommes qui ont travaillé à ces améliorations, ont mis la pression en descendant dans la rue ou se sont battus pour l’égalité au Parlement.

Et, il faudra à nouveau mettre la pression en 2018. On attend toujours des mesures en faveur de l’égalité salariale, qui pourtant menacent de s’enliser dans un labyrinthe par-lementaire sans issue en raison des tactiques mises en œuvre pour les étouffer. Avec une grande manifestation le 22 septembre, nous voulons envoyer un signal clair pour que les choses avancent. Nous manifestons sur la place Fédérale pour montrer que nous, les femmes, nous voulons notre part du pouvoir et de l’argent. Ne reportons plus le problème aux calendes grecques : l’égalité salariale, maintenant!

Samedi 22 septembre 2018

Rassemblement à 13.30 h à la Schützenmatte à Berne. Ensuite cortège direction la Place Fédérale.

Plus de renseignements sur les trains spéciaux depuis la Suisse occidentale et orientale et à partir de Bâle ainsi que sur le programme suivront.

Soutenu par

Association suisse pour les droits des femmes (ADF), Basler Frauenvereinigung für Friede und Fortschritt (BFFF), Business Professional Women (BPW), campagne "16 jours d'activisme contre la violence faite aux femmes", Campax, cfd, Fachstelle für Gleichstellung von Frauen und Männern ZH, Femmes protestantes en Suisse (FPS), Fédération Solidarité Femmes de Suisse, Femmes socialistes suisses, Femmes PDC, Femwiss, Frauen Aargau, GrossmütterRevolution, Jeunes vert-e-s, Les Verts Suisse, LCH - association faîtière des enseignants de langue allemande, Marche mondiale des femmes, männer.ch, Organisation suisse des lesbiennes (LOS), SBK/ASI, Sec Suisse (Société des employés de commerce), Syna, Syndicat du personnel des transports (SEV), Syndicat Interprofessionnel de travailleuses et de travailleurs (SIT), Syndicat suisse des mass médias (SSM), Syndicat suisse des services publics (SSP), Syndicats chrétiens du Valais (SCIV), Syndicom Syndicat des médias et de la communication, Terre des Femmes, Travail.Suisse, Unia, Union syndicale suisse (USS), We can’t keep quiet, WIDE Switzerland, Women’s March Geneva, Women’s March Zurich.

 

 

Ne pas nier les problèmes, mais réagir : une meilleure protection s’impose

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La quatrième conférence nationale sur les travailleurs et travailleuses âgés a entre autres décidé que des mesures devaient être étudiées afin de résoudre les problèmes financiers et sociaux des chômeurs et chômeuses âgés menacés de se retrouver en fin de droit. C'est une bonne chose. Mais au-delà, des mesures supplémentaires sont nécessaires comme, par exemple, une meilleure protection contre le licenciement des collaborateurs et collaboratrices de longue date.

Le chômage des plus de 55 ans a plus augmenté ces dernières années que le chômage global. Ce phénomène s'est accentué surtout ces deux dernières années. Cela, bien que les personnes de cette catégorie d'âge se trouvent bien plus longtemps sans emploi que les autres chômeurs et chômeuses et bien que la part des plus de 55 ans qui ont certes un emploi, mais souhaiteraient en réalité travailler plus (sous-emploi), soit plus élevée et continue à augmenter. La dynamite sociale que recèle ce phénomène peut être déduite du taux d'aide sociale des 50-64 ans : depuis 2005, il a augmenté de 50 %, pour passer à 2,9 %.

Il n'est pas tolérable que l'on nie les problèmes existants en renvoyant à la hausse générale du taux d'activité des plus de 55 ans. Cette hausse est avant tout à imputer au fait que la baisse des rentes du 2e pilier contraint nombre de personnes à travailler plus longtemps que prévu pour pouvoir maintenir leur niveau de vie une fois à la retraite. En outre, l'activité professionnelle a augmenté aussi à cause du nouveau rôle des femmes.

Pour améliorer la situation des travailleurs et travailleuses âgés, l'USS propose les mesures suivantes :

  • Les travailleurs de longue date de plus de 50 ans doivent être particulièrement protégés contre le licenciement, comme le prévoient déjà des CCT. Contrairement à ce qu'on entend souvent, une protection supplémentaire n'est pas un obstacle à la réinsertion dans le marché du travail, du fait qu'elle est liée à l'ancienneté dans l'entreprise et n'a pas d'effet dissuasif en cas de nouvel engagement.
  • Les chômeurs et chômeuses âgés doivent avoir de meilleures possibilités de retrouver un emploi. L'obligation d'annoncer les postes vacants décidée par le Parlement doit maintenant être appliquée de manière conséquente pour que les personnes âgées en recherche d'emploi soient avantagées.
  • Les travailleurs et travailleuses (et les personnes au chômage) doivent avoir droit à un bilan de compétences, ou à bénéficier d'une orientation professionnelle (p. ex. à partir de 45 ans). Ils doivent pouvoir compter sur davantage de soutien pour leur formation initiale et continue, par exemple à travers des offres et des mesures d'information supplémentaires dans les branches avec CCT. La Confédération et les cantons doivent faciliter l'accès au certificat fédéral de capacité.
  • Les travailleurs et travailleuses âgés ont besoin d'une meilleure couverture sociale en cas de chômage. Les chômeurs et chômeuses de 58 ans et plus doivent rester assurés dans leur caisse de pensions et conserver leur droit à une rente. On ne doit plus pouvoir les obliger, lorsqu'ils arrivent en fin de droit, à déjà entamer leur avoir de vieillesse du 2e pilier.
  • La retraite anticipée doit figurer dans les solutions de branche.
  • Il faut améliorer la protection contre les discriminations, par exemple sous la forme d'une interdiction de discriminer, comme l'OCDE l'a proposé.
Renseignements:
  • Daniel Lampart, premier secrétaire de l'USS, 079 205 69 11
  • Thomas Zimmermann, responsable de la communication de l'USS, 079 249 59 74

Défendre les CCT. Et l’égalité salariale. Point final !

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Le 1er Mai est le seul jour férié non religieux au monde. A l'origine, il a été initié par un mouvement d'hommes et de femmes démunis. Ce qui a commencé en 1890 avec la demande d'une journée de huit heures a changé à maintes reprises en termes de contenu. Ce qui est resté, c'est l'actualité et la nécessité d’une évolution sociale.

Cette année, l'accent est mis sur l'égalité des salaires entre les sexes. Cette revendication faisait déjà partie du programme fondateur de l’Union syndicale suisse en 1880 et est inscrite comme principe dans la Constitution fédérale depuis 1981. Mais les femmes continuent d'être victimes de discriminations salariales. En moyenne, elles gagnent 600 francs de moins par mois que les hommes pour un travail équivalent. Avec toutes les conséquences négatives, y compris en termes de sécurité sociale, par exemple sur les rentes des caisses de pension. Les derniers grands progrès ont suivi la grève des femmes de 1991.  2018 doit être l'année où il apparaîtra clairement que plus personne ne peut tolérer les discriminations à l'égard des femmes : l'égalité salariale. Point final.

En même temps, nous vivons une année où des employeurs arrogants s'attaquent à des conventions collectives clés pour la Suisse. Il y a 16 ans, pour la première fois en Suisse, la retraite à 60 ans a été inscrite dans une convention collective, celle de la construction. Et avec la convention collective de travail des CFF, un acquis du Contrat social a été réalisé par la suppression des licenciements pour des raisons économiques : la sécurité sociale comme base de changements majeurs. Mais ce ne sont pas seulement ces conventions collectives de travail centrales qui doivent être défendues. La Suisse a besoin de conventions collectives de travail plus nombreuses et de meilleure qualité. Pour améliorer les salaires et les conditions de travail pour tous. Et pas seulement pour les quelques-uns qui trônent au sommet des entreprises.

La demande d’un service public de qualité et abordable pour tout un chacun reste d'actualité. Il y a quelques semaines, le référendum sur No Billag a une fois de plus montré à quel point la fonction publique était fortement ancrée dans la population. Et contrairement à une perception répandue, surtout chez les jeunes générations. Ce qui s'applique à la radio et à la télévision ne s'applique pas moins aux services ferroviaires et postaux, ainsi qu'à la formation et aux soins.

Le 1er Mai symbolise la nécessité du progrès social. Mais cela nous rappelle aussi que le progrès n’est jamais venu tout seul. Il a toujours fallu se battre. C'est aussi vrai aujourd'hui qu'à l'époque.

Vouloir la concurrence pour la concurrence, mais où est la valeur ajoutée ?

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L'Union syndicale suisse (USS) critique la décision prise aujourd'hui par l'Office fédéral des transports (OFT) de répartir la concession de trafic grandes lignes entre les deux entreprises de transports que sont les CFF et le BLS. Il s'agit là d'une décision de principe, même si l'OFT craint son propre " courage " et veut en rester dans un premier temps à deux lignes seulement pour le BLS. Manifestement, il n'a pas été possible de lever les doutes concernant la rentabilité et la faisabilité relativement aux lignes souhaitées en plus pas le BLS, soit Bâle-Interlaken et Bâle-Brigue.

Et ce n'est pas étonnant, car le réseau ferroviaire le plus dense de toute l'Europe ne se prête pas à des expérimentations sur fond de concurrence. L'OFT avance des arguments cousus de fil blanc lorsqu'il parle de la " plus grande utilité pour les clients " qu'aurait un tel modèle. Mais il se contente tout simplement d'affirmer sans plus cette dernière. Les liaisons directes et l'accompagnement à travers le personnel des trains sont tous deux des améliorations réalisables aussi à travers de simples directives données aux entreprises. Ce n'est en effet pas une concurrence ruineuse qui garantira le système de qualité de transports publics cadencés et aux tarifs unifiés, mais uniquement la coordination éprouvée de plusieurs opérateurs. Les entreprises sont tenues d'exploiter l'intégralité du réseau aux meilleurs coûts. Pour ce, il ne faut pas introduire plus de concurrence, mais poursuivre et approfondir les coopérations entre les entreprises de chemin de fer afin de pouvoir gérer la mobilité croissante. Ici, on a tout d'abord besoin de procéder aux investissements nécessaires dans le personnel et la technologie.

L'OFT porte atteinte au service public avec sa décision. Celle-ci n'est pas dans l'intérêt de la collectivité et très certainement pas dans celui des deux entreprises qui ont dû engager d'énormes ressources seulement pour leur course à la concession. Et elle n'est pas non plus dans l'intérêt du personnel des deux entreprises concernées. En effet, une telle concurrence induit en premier lieu une pression sur les coûts et, de ce fait, des conditions de travail dégradées.

Renseignements :
  • Dore Heim, secrétaire centrale de l'USS Politique des infrastructures et de l'énergie, 079 744 93 90
  • Thomas Zimmermann, responsable de la communication de l'USS, 079 249 59 74

Toutes les fêtes du 1er Mai 2018

Description: 

Cette année aussi, plus de cinquante Fêtes du 1er Mai seront organisées dans toute la Suisse.

La même vue d'ensemble sous forme de tableau. Merci de communiquer vos corrections et les manifestations manquantes à : matthias.preisser@sgb.ch.

Appel pour le 1er Mai

Description: 

Egalité salariale. Point final !

 

Depuis 37 ans, notre Constitution exige l’égalité entre femmes et hommes, dans le monde professionnel aussi. Depuis 22 ans, la loi sur l’égalité exige un salaire égal pour un travail de valeur équivalente.

Et maintenant ? Quelle est la réalité suisse ?

Les salaires des femmes ont toujours du retard sur ceux des hommes. Et 40 % des différences de salaires ne peuvent pas s’expliquer objectivement : elles découlent de discriminations. En moyenne, les femmes reçoivent chaque mois 600 francs de moins que les hommes.

Depuis la révolution française, « égalité » rime pourtant avec « liberté ». Sans égalité, la liberté ne peut se déployer. « One man, one vote » a représenté un premier pas, mais pour les hommes uniquement. Les femmes ont dû patienter. Très longtemps dans notre pays. Elles ont attendu encore plus longtemps des progrès en matière d’égalité. Mais la patience a ses limites : sur l’égalité salariale, elle est à bout.

Heureusement que les femmes et les syndicats sont là pour faire avancer les choses. Depuis 30 ans, sans répit et avec opiniâtreté. Ce qui a permis de faire quelque peu reculer les écarts salariaux. Et pourtant, les discriminations sont tenaces. Les mesures volontaires dans les entreprises ne suffisent pas. Raison pour laquelle, le Conseil fédéral est enfin prêt à exiger un peu plus de responsabilité et de prise de conscience par la voie légale. Mais que fait la majorité masculine au Conseil des États ? Elle tire le frein à main et espère gagner à l’usure.  

C’est un affront. Un affront fait aux femmes et à la démocratie. Quand on viole la Constitution ou la loi, on est amendé ou incarcéré. Par contre, pour l’égalité salariale, la majorité du Conseil des États veut une législation différente.

Car ce que les femmes se voient refuser chaque année sur la base du prétexte facile de la bureaucratie revient à frauder les salaires sur leur dos. Nous sommes nombreux et nombreuses à lutter contre cette politique du « laisser-faire – laisser-aller ». Nous sommes de plus en plus nombreux et nombreuses à exiger : « Égalité salariale. Point final ! »

On va descendre dans la rue. Parce que la discrimination n’a pas sa place en Suisse. Cela va au-delà de l'égalité salariale. Si les mêmes politiciens qui mettent les bâtons dans les roues de l'égalité salariale veulent plus de travail de nuit et du week-end,

nous disons alors NON !

S’ils veulent démonter notre prévoyance vieillesse,

nous disons alors NON !

S’ils veulent toujours plus alléger la charge des entreprises aux dépens des travailleurs et travailleuses et des retraité(e)s ainsi qu’aux dépens d’un service public fort,  

nous disons alors NON ! Comme nous l’avons déjà dit à la réforme de l’imposition des entreprises III

Et quand ils épargnent les riches en ne laissant que des miettes à toutes celles et ceux qui ont besoin de soutien, et là encore, en les soumettant à une surveillance et un harcèlement illimité,

nous disons alors NON !

Parce que nous défendons la justice sociale et un monde du travail équitable.

Et l’égalité salariale en fait partie. Point final !

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