Labour and Employment

Plus de protection pour les travailleurs âgés, les appels ne suffisent pas

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La troisième Conférence nationale sur les travailleurs âgés a donné des résultats insuffisants. Les évaluations sur l’urgence du problème ne concordent pas, alors que le chômage de la catégorie d’âge des 55 ans et plus a fortement augmenté ces dernières années. Et que, pour les personnes concernées, ce soit particulièrement grave, car elles ont besoin de nettement plus de temps pour retrouver un emploi. Le chômage de longue durée est en effet plus important dans cette catégorie d’âge. Et enfin, le taux de dépendance à l’aide sociale des 50-64 ans a augmenté d’environ 50% ces dernières années.

Au regard de la situation, l’Union syndicale suisse (USS) estime qu’un simple appel à la raison ne suffit pas. Il faut des améliorations concrètes de la situation des travailleurs âgés. Et cela aussi dans l’intérêt des collectivités publiques. L’USS fait les propositions suivantes :

  • Les travailleurs de longue date de plus de 50 ans doivent être particulièrement protégés contre le licenciement, comme le prévoient déjà une partie des CCT. Cette protection contre le licenciement incite aussi les employeurs à mieux s’occuper du personnel âgé (formation, formation continue, protection de la santé). Et contrairement à ce qu’on entend souvent, une protection supplémentaire n’est pas un obstacle pour la réinsertion dans le marché du travail, du fait que celle-ci n’est que cette protection est liée à l’ancienneté dans l’entreprise.
  • Les chômeurs âgés doivent avoir de meilleures possibilités de retrouver un emploi. L’obligation d’annoncer les postes vacants décidée par le Parlement doit maintenant être appliquée de manière conséquente pour que les personnes âgées en recherche d’emploi actuellement défavorisées aient une chance.
  • Les travailleurs (et les chômeurs) doivent avoir droit à un bilan de compétences (à partir de 45 ans, p. ex.). Ils doivent pouvoir compter sur davantage de soutien pour la formation et la formation continue, à commencer par les branches conventionnées. La Confédération et les cantons doivent faciliter l’accès aux formations certifiantes, comme les CFC.
  • Les travailleurs âgés nécessitent une meilleure couverture sociale en cas de chômage. La réforme de la prévoyance vieillesse 2020 apporte à cet égard une amélioration : les chômeurs resteront désormais assurés dans leur caisse de pension à partir de 58 ans et conservent leur droit à obtenir une rente. Ils ne peuvent plus être obligés, s’ils arrivent en fin de droit, d’entamer leur avoir de vieillesse du 2e pilier. Cette amélioration est naturellement soumise à l’acceptation de la réforme dans les urnes. La Confédération doit en outre introduire une rente-pont pour les personnes en fin de droit (comme le fait le canton de Vaud, p. ex.).
  • Prévoir des retraites anticipées dans les solutions de branche.
  • Introduire une meilleure protection contre les discriminations, sous la forme d’une interdiction de discriminer, comme l’OCDE l’a par exemple conseillé.

Renseignements:
  • Daniel Lampart, premier secrétaire de l’USS, 079 205 69 11
  • Thomas Zimmermann, responsable de la communication de l’USS, 079 249 59 74

L’USS et Travail.Suisse soutiennent l’objet fédéral sur l’énergie du 21 mai

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L'USS et Travail.Suisse approuvent l'objet fédéral sur l'énergie. Ils saluent la stratégie énergétique 2050 car elle permettra de développer en Suisse des innovations et des investissements et ainsi la création d'emplois. Les coûts pour cette perspective économique positive sont supportables car ils n'entraînent qu'un modeste relèvement du supplément réseau.

La stratégie énergétique 2050 promeut un approvisionnement énergétique indigène et renouvelable. Elle n'est pas seulement bonne pour le climat (réduction des émissions de gaz à effet de serre) et la santé (moins de pollution) mais aussi pour la place de travail suisse. La diminution de plus en plus marquée des énergies fossiles importées fera économiser des milliards. Cela permettra de réorienter les investissements vers l'efficacité énergétique, la réduction de la consommation d'énergie et les énergies renouvelables. Cela profitera au marché du travail.

Ces investissements auront lieu en Suisse. Ils permettront de conserver et de créer de dizaines de milliers d'emplois dans notre pays. Ces emplois profiteront à toutes les régions du pays car l'installation et la maintenance des énergies renouvelables et l'assainissement énergétique des bâtiments ont lieu partout. De plus, il s'agit d'emplois de différents niveaux de qualification (métiers du bâtiment comme polybâtisseur/euse, couvreur/euse, storiste ; responsable de projet, ingénieur/e, architecte, conseiller/ère en énergie, informaticien/ne etc.), ce qui optimisera le fonctionnement du marché du travail. Comme ces investissements se feront sur plusieurs décennies, la durabilité de ces emplois sera élevée.

La stratégie énergétique 2050, en favorisant l'innovation en Suisse, renforce aussi la compétitivité des entreprises suisses, en particulier celles qui exportent. Cela maintiendra et créera des emplois en Suisse dans le secteur industriel, en particulier dans l'industrie des machines.

En cas de rejet de l'objet, il y aura moins d'investissements dans l'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables en raison de l'incertitude qui gagnera la politique énergétique. Cela aura clairement des répercussions négatives pour la place de travail suisse.

Il ne pourrait pas y avoir de moment plus favorable pour le passage aux énergies renouvelables : les prix du courant électrique sont si bas que les ménages et les PME peuvent absorber sans problème le supplément sur le réseau plus élevé de 2.3 ct./kWh au maximum ; sans parler des entreprises qui consomment beaucoup d'électricité vu qu'elles sont libérées de ce supplément. Les chiffres avancés par les opposants dans ce contexte ne correspondent à aucune réalité mais servent à faire peur. Concernant les investissements nécessaires à faire dans le réseau électrique (entretien, extension et transformation) la Suisse a un immense avantage vis-à-vis de tous les autres pays car elle a déjà le réseau électrique le plus dense d'Europe.

Il y a un excédent de courant dans toute l'Europe et cela ne changera que lorsque la reprise économique en Europe sera bien là. Mais sans un relèvement massif du prix des certificats d'émission de CO2, on continuera à produire du courant électrique à partir de charbon, ce qui est la cause principale de l'excédent de courant. C'est pourquoi, là aussi, il faut contredire les opposants à la stratégie énergétique 2050. Il n'y a pas de risque de pénurie de courant mais il est aussi juste de soutenir la production indigène pour des motifs écologiques.

L'approvisionnement en électricité en Suisse est stable au plus haut niveau car le réseau électrique est aussi bien entretenu. Une énorme capacité de courant entre et sort de Suisse chaque jour. Cet hiver, au cours d'un seul jour, 4'000 MW de courant a été importé, en même temps 2500 MW de courant a transité vers l'Italie et 1'500 MW de courant a été exporté en France sans avoir mis en danger l'approvisionnement électrique indigène une seule fois en ce jour. La capacité d'importation effective du réseau électrique suisse est d'environ 10'000 MW, ce qui correspond au besoin maximal indigène en courant.

Un oui à la stratégie énergétique 2050 ouvre la voie du tournant énergétique, incite à investir et offre une sécurité de planification. C'est un oui de raison et un engagement pour l'environnement et les places de travail.

Renseignements
  • Denis Torche, secrétaire central Travail.Suisse, Tél. 079 846 35 19
  • Dore Heim, secrétaire-dirigeante USS, Tél. 079 744 93 90

Arrêtés fédéraux échange automatique de renseignements relatifs aux comptes financiers avec d’autres États et territoires de l’Accord EAR 2018/2019

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Avant-projet de loi fédérale sur la révision totale de la loi sur la protection des données et sur la modification d’autres lois fédérales

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À qui profiterait vraiment un échec de Prévoyance vieillesse 2020 ?

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Le renforcement de l'AVS donne des boutons à l'UDC, à la droite libérale et à l'Union patronale suisse. Elles préfèrent tout faire capoter que devoir accepter les 70 francs.

C'est avec exactement le nombre nécessaire de voix, 101, que le Conseil national a adopté la réforme Prévoyance vieillesse 2020. À une voix près, le travail de cinq années aurait été réduit à néant. L'Union patronale et ses soutiens de la droite, qui se sont battus avec acharnement jusqu'à la dernière minute contre ce projet, n'acceptent pas leur défaite. Ils veulent donc couler Prévoyance vieillesse 2020 dans les urnes, le 24 septembre. Ils se frotteraient définitivement les mains, car ce n'est un secret pour personne : pour des raisons profondément idéologiques, ils préféreraient un nouvel échec de la réforme de la prévoyance vieillesse afin de pouvoir imposer leur vision. Quelques années de déficits supplémentaires de l'AVS ouvriraient une voie royale à l'augmentation de l'âge de la retraite à 67 ans pour tous et toutes ainsi qu'à la réduction des prestations dans un premier temps, puis à l'étouffement progressif du premier pilier au profit d'une capitalisation privée.

La retraite version UDC ? Capitalisation !

Lors de son congrès extraordinaire du 4 mars 2000, l'UDC revendiquait déjà la transformation de l'AVS en un système de retraites par capitalisation : exit le système de financement solidaire par répartition. Le parti souhaite depuis longtemps privatiser les assurances sociales et individualiser la prévoyance-vieillesse. De solidarité dans la prévoyance vieillesse, l'UDC n'en veut point, même pas pour ses paysans. Un bonus dans l'AVS est son pire cauchemar, le bâton dans les roues de sa philosophie du moins d'État.

L'UDC bâlois Sebastian Frehner poussait d'ailleurs des cris d'orfraie pendant le débat final au Parlement, estimant que le système des trois piliers serait " déséquilibré ", si on privilégiait le premier pilier. Rarement un projet aura rendu l'UDC aussi agressive. Plus tard, sur les ondes de la Radio romande, le conseiller national UDC Raymond Clottu déclarait qu'il serait carrément " injuste " que des personnes qui n'ont pas ou peu cotisé au 2e pilier - beaucoup de femmes, de paysans, de petits indépendants - reçoivent un bonus AVS. Mieux vaut faire couler toute la révision plutôt que renforcer l'AVS, telle est la devise de l'UDC.

Rien de bien nouveau en soi. Dans les années 1940 déjà, soit dès les débuts de l'AVS, les patrons, le milieu de la finance et la droite faisaient tout pour maintenir les rentes à un niveau aussi bas que possible, car plus les rentes sont basses, plus les affaires que les banques et les assurances réalisent avec la prévoyance vieillesse sont grasses. Hans Sulzer, le président de l'organisation devenue  economiesuisse, déclarait en 1945 que l'AVS était le " premier stade de la dictature " (sic !). Et n'oublions pas que le système de répartition de l'AVS prive les spéculateurs d'argent parce que les jeunes paient directement les rentes des moins jeunes, au lieu de placer les capitaux sur les marchés financiers.

Dans le lit de l'UDC

Depuis les élections de 2015, l'Union patronale suisse (UPS) marche en outre main dans la main avec l'UDC. L'Union patronale veut réduire le rôle de l'État et des institutions sociales au minimum vital. Et favoriser l'épargne individuelle. Et par là-même les banques et les assurances. Le financement solidaire de l'AVS n'a jamais plu à l'organisation patronale. Son vice-président, Jean-Marc Probst, estime qu'"un gonflement des prestations de l'AVS n'est pas concevable". Tout sauf renforcer l'AVS. La solution sortie du chapeau en dernière minute au Parlement par Martin Kaiser (UPS) était aussi de cet ordre-là. Une solution qui aurait démesurément augmenté les cotisations au 2e pilier et aurait coûté beaucoup plus cher. Rien d'étonnant de la part de l'homme qui a clairement déclaré que les patrons feraient échouer la réforme si les 70 francs n'étaient pas abandonnés.

Arrière-garde idéologique

Le bloc bourgeois semble donc oublier toute règle arithmétique quand le spectre d'une AVS forte est brandi. C'est la fameuse "ligne rouge à ne pas franchir" de la PLR Isabelle Moret. Une ligne qui s'appuie sur une solide arrière-garde d'idéologistes. Le think tank Institut libéral prône par exemple la disparition de l'AVS pour des raisons éthiques et économiques ainsi que la libéralisation du 2e pilier. "Comment s'offrir une retraite sans AVS, ni 2e pilier?", titrait au sujet de cette thèse Emanuel Garessus (Le Temps), dont on connaît les penchants libéraux. Le directeur de l'Institut libéral, Pierre Bessard, y qualifie l'AVS "d'impôt" mais "non de facteur de solidarité puisque cette dernière est volontaire et individuelle". De là à ce que l'UDC qualifie les cotisations AVS d'impôt, il n'y a qu'un pas! Quant à Avenir Suisse, l'autre groupe de réflexion libéral, il prône depuis longtemps la retraite à 67 ans comme étant "la seule solution" envisageable. Une rengaine dont Pascal Couchepin se faisait déjà le chantre en 2004. Et qui sera plus facile à imposer si la réforme actuelle ne passe pas.

Le comble de l'hypocrisie

Mais la palme de l'hypocrisie dans ce débat revient à Isabelle Moret qui se fait soudain la défenderesse des femmes avec l'argument fallacieux de la caissière qui payerait la rente de M. Berset. Alors que justement, en renforçant l'AVS pour la première fois depuis des décennies, en lui assurant une stabilité financière, on s'assure aussi que M. Berset et d'autres gros salaires continuent à verser des montants élevés dans l'AVS pour financer la rente améliorée de la caissière. Et c'est bien ça qui fait mal au ventre au bloc bourgeois. Le même bloc bourgeois, UDC en tête, qui freine des quatre fers toute mesure concrète en faveur de l'égalité entre hommes et femmes. Car un refus de la réforme ne fera pas avancer l'égalité salariale.

Révision de l’ordonnance régissant la taxe sur la valeur ajoutée (OTVA), consultation

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357 516 membres à la fin 2016

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Fin 2016, l'Union syndicale suisse (USS) comptait exactement 357 516 membres. Ainsi, la confédération syndicale de loin la plus grande du pays a subi en une année une baisse de 1 % de ses effectifs, le nombre des organisations qui lui sont affiliées restant pour sa part inchangé.

29,6 % des membres de l'USS sont des femmes, dont la part a légèrement augmenté (2015 : 29,5 %).

Des 16 fédérations affiliées à l'USS, trois ont vu leurs effectifs augmenter par rapport à 2015. Unia, qui avait franchi l'an dernier la frontière des 200 000, s'est maintenu à ce niveau élevé (+ 6 membres). Unia a progressé dans le secteur des services (désormais environ 55 000 membres) et légèrement reculé dans le secteur de l'industrie, ce qui est en particulier à imputer à l'évolution conjoncturelle dans ce domaine. Les syndicats kapers (personnel de cabine de l'aviation) et Nautilus (navigation) ont vu leurs effectifs augmenter. Le plus petit syndicat de l'USS, New Wood (personnel des Nations Unies) comptait, fin 2016, le même nombre de membres qu'en 2015. Les douze autres syndicats ont perdu des membres.

Le changement structurel dans la branche des arts graphiques et des médias a eu une incidence négative sur les effectifs de Syndicom, le Syndicat des médias et de la communication. Concernant le SEV, le Syndicat du personnel des transports, le nombre de décès parmi les retraité(e)s de l'organisation a été supérieur à celui des nouveaux membres actifs.

Dossier 120: Die Bedeutung des Völkerrechts für das Arbeitsrecht

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Accueil extrafamilial des enfants : aides financières à bout touchant

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Si on veut encourager l’égalité et lutter contre le manque de personnel qualifié, on doit s’engager pour davantage de places d’accueil extrafamilial pour les enfants. L’USS attend cet engagement de la part du Conseil national. La Chambre basse traitera le dossier des « Aides financières pour l’accueil extrafamilial des enfants » le 2 mai.

Ce fut une naissance aux forceps. Ce n’est qu’après de longues hésitations que le Conseil des Etats, lors de la session de printemps, s’est enfin montré favorable à des aides financières pour l’accueil extrafamilial des enfants. Le Conseil fédéral souhaite investir les 100 millions qui sont prévus d’une part pour réduire les contributions parentales à la garde de leurs enfants et de l’autre pour mieux adapter les offres aux besoins des familles. Une idée judicieuse, même s’il faudrait beaucoup plus de moyens : l’OCDE et l’ONU préconisent de consacrer au moins 1% du PIB, la Suisse en est encore bien loin.  

La Commission du Conseil des Etats n’a toutefois accepté la proposition que du bout des lèvres, par 13 voix contre 11, et une minorité importante veut encore réduire le budget de moitié. Et pourtant, si le Conseil national prend au sérieux l’initiative pour combler le manque de personnel qualifié, il doit accepter la proposition et même la développer plutôt que la réduire.

Les frais de garde sont bien plus élevés que chez nos voisins

Les frais de garde élevés représentent une pierre d’achoppement pour les femmes qui souhaitent augmenter leur taux d’activité. Cette situation contribue largement au manque de personnel qualifié. La Suisse accuse un gros retard sur le reste de l’Europe : la participation des parents aux frais de garde sont ici entre une fois et demie et deux fois et demies plus élevés que chez nos voisins. Ceci alors que les places de crèche ne sont pas en soi plus chères, mais parce que les pouvoirs publics contribuent beaucoup moins. Si nous ne voulons pas nous faire distancer, nous devons mettre à disposition des parents qui travaillent des offres d’accueil extrafamilial qualitativement bonnes et abordables.  

Un pilier important

Si la proposition surmonte maintenant l’obstacle du Conseil national, nous aurons franchi une étape certes modeste mais tout de même innovatrice qui va dans la direction d’une société plus juste : des mesures pour améliorer la conciliation entre famille et travail ou formation sont un pilier important de la politique d’égalité et une condition pour pouvoir mieux répartir le travail rémunéré et non rémunéré entre femmes et hommes.

Conférence de la migration: mêmes droits pour tous

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La Suisse est devenue la terre d’immigration qu’elle n’a jamais voulu être, Kijan Espahangizi chercheur spécialisé sur les questions de racisme, en est persuadé. Et pourtant cette évolution est positive pour la Suisse et ses syndicats, tel est le résumé que l’on peut faire de la conférence de la migration de l’USS du 1er avril 2017.

A quoi devrait ressembler le vivre ensemble entre les migrant(e)s et les indigènes ? Et comment les syndicats peuvent y contribuer ? Ces questions ont été discutées par environ 50 syndicalistes lors de la Conférence de la Migration de l’USS du 1er avril à Berne à l’Hôtel Ador.

Une politique solidaire à partir des années 70 seulement

La présidente d’Unia, Vania Alleva, a expliqué dans son intervention que les syndicats n’ont pas toujours été exemplaires face aux migrant(e)s. Pendant longtemps, ils n’ont syndiqué que les travailleurs avec un passeport suisse. Les syndicats défendaient une politique d’octroi de permis restrictive pour protéger les emplois des Suisses et Suissesses. Ce n’est que dans les années 70 qu’ils ont amorcé un tournant en faveur d’une politique étrangère solidaire. Ils ont alors refusé l’initiative Schwarzenbach qui aurait conduit à l’expulsion automatique de 300 000 travailleurs étrangers. Depuis, l’organisation des migrant(e)s, dont la proportion atteint 50 % chez Unia, par exemple, est devenue un moteur de la lutte pour l’égalité. Des succès comme le rejet de l’initiative de « mise en œuvre » de l’UDC en est un signe.

Racisme : un problème de démocratie

Alors que Vania Alleva a surtout sollicité l’unité des syndicalistes, le chercheur Kijan Espahangizi, chercheur dans le domaine du racisme de l’EPLZ et de l’Université de Zurich, a plaidé en faveur de la diversité : les immigré(e)s proviennent de contextes divers et ont des besoins aussi différents que les personnes qui sont nées en Suisse. Le chercheur a mis en garde contre les discours inflationnistes sur la migration : si dans les années 90, la migration étaient devenue un concept de combat et a donné de la force aux activistes, elle est actuellement stigmatisante. Avec le terme « migrant(e)s », nos « semblables sont ostracisés et portent la marque de tous les problèmes sociétaux possibles. » La migration est devenue un discours qui justifie l’inégalité de traitement d’êtres humains et le manque de participation. Pour Espahangizi, le racisme n’est pas un problème dû à la migration, mais un problème lié à la démocratie. Raison pour laquelle on devrait avant tout parler de démocratie, de répartition des ressources et de vivre ensemble plutôt que de parler de migration.

S'attaquer aux lacunes en matière de démocratie

Les syndicats sont prêts à le faire, comme l’a montré le débat qui a suivi : Gülizar Cestan (présidente du SSP Région Zurich), Patrizia Mordini (responsable du groupe égalité de Syndicom), Marília Mendes (Unia) et Kijan Espahangizi ont échangé sur la manière dont les syndicats peuvent mener une politique de la migration dans une société post-migrante sans stigmatiser les personnes et diviser. L’offensive en faveur de la naturalisation de l’USS, les campagnes de votation et les projets comme des programmes de mentorat sont des mesures syndicales importantes. La discussion s’est poursuivie dans le cadre d’ateliers pendant l’après-midi. Conclusion : la nécessité d’agir est importante, mais la motivation des syndicats à aborder les lacunes en matière de démocratie en Suisse est tout aussi importante.

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