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Impôts : entreprises doivent aussi payer – pas de baisse aux dépens des privés
Les entreprises doivent elles aussi payer des impôts. Parce que, tout comme les ménages privés, elles prétendent profiter des prestations et de l'infrastructure publiques. Aujourd'hui déjà, les entreprises peuvent être sous-imposées. C'est pourquoi PF 17 ne doit pas entraîner des baisses d'impôt et des pertes de revenu aux dépens des ménages privés. Au contraire, les ménages à bas ou moyen revenu auraient besoin que leurs charges diminuent, sous forme d'une hausse des allocations familiales et des réductions des primes-maladie.
Projet fiscal 17 : un projet de transition vers une imposition appropriée des bénéfices
Les incidences économiques d'une abolition des statuts fiscaux spéciaux en matière d'imposition des entreprises sont souvent présentées sous un angle trop négatif. L'USS se prononce pour l'abolition de ces statuts spéciaux. Pour cette raison l'USS soutient les mesures transitoires ciblées concernant les impôts sur le bénéfice et le capital. Ces mesures devront être financées par les entreprises et les actionnaires. Parallèlement, des mesures sont nécessaires pour améliorer la situation financière des ménages à bas ou moyen revenu.
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Union syndicale suisse
04/12/2017
Des hausses sensibles des salaires et davantage de CCT sont nécessaires
Ces derniers mois, la situation économique s’est sensiblement améliorée. La reprise est là. En même temps, le renchérissement s’est renforcé. Les négociations salariales déjà terminées tiennent encore trop peu compte du nouveau contexte. Maintenant, des hausses sensibles de 1,5 à 2 % des salaires sont nécessaires.
Les perspectives de l’économie suisse se sont rapidement et nettement éclaircies ces derniers temps ; cela, parce que la conjoncture s’est améliorée dans les pays où la Suisse exporte et aussi parce que la surévaluation du franc s’est réduite dans une mesure étonnamment grande. Parallèlement à ces indicateurs d’une claire reprise, le renchérissement augmente pour la première fois depuis cinq ans. En octobre dernier, il était de 0,7 %. Et s’y ajoute la forte hausse des primes-maladie. Le renchérissement se maintiendra l’an prochain à cause de la hausse du prix du pétrole et de celle, due à la dépréciation du franc, des prix des produits importés.
Un regard sur les accords salariaux conclus à ce jour montre que les employeurs tiennent trop peu compte de cette nouvelle situation. L’analyse de ces accords fait également apparaître qu’à l’exception du secteur principal de la construction, des hausses de salaire consistantes ont souvent été obtenues dans les branches dotées d’une convention collective de travail (CCT), comme avec Givaudan (+1,5 % plus Fr. 20.- pour les primes-maladie) et Feldschlösschen (+2,5 % pour les salaires minimums). On observe les signes d’une évolution problématique surtout dans les branches sans CCT. Selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique, les salaires nominaux n’y ont augmenté en tout que de 0,2 % pendant le premier semestre. C’est moins qu’avec les accords salariaux pour 2017, qui prévoyaient une hausse d’environ 0,5 %. On peut donc supposer qu’à cause du renchérissement nul ou négatif, les mécanismes d’adaptation des salaires (p. ex. la compensation du renchérissement) ont été supprimés. Une réalité à corriger rapidement, sinon le salaire réel des personnes concernées baissera.
Les employeurs doivent revoir leur copie. L’Union syndicale suisse (USS) demande toujours des hausses de salaire de l’ordre de 1,5 à 2 %. Elle demande aussi davantage de CCT contenant des dispositions sur les salaires comme, par exemple, pour le commerce de détail, le journalisme ou l’accueil des enfants. Ces CCT entraînent une répartition des salaires plus équilibrée entre les salaires bas et les salaires élevés ainsi qu’entre les sexes. Elles empêchent les abus et la sous-enchère salariale.
Renseignements :
- Daniel Lampart, premier secrétaire et économiste en chef de l’USS, 079 205 69 11
- Thomas Zimmermann, responsable de la communication de l’USS, 079 249 59 74
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Union syndicale suisse
27/11/2017
Budget 2018 : ce qui a été promis à l'AVS lui appartient!
Lors des négociations sur le budget 2018, les Chambres fédérales traiteront deux dossiers brûlants. D'une part, celui de l'AVS, qui doit recevoir SON argent. De l'autre, celui de l'austérité aveuglement appliquée sur le dos du personnel de la Confédération à laquelle il faut mettre fin une fois pour toutes.
À cause du rejet de Prévoyance vieillesse 2020 par le peuple, les finances de l'AVS ne recevront pas l'an prochain les milliards de TVA versés jusqu'à la fin de l'année à l'AI. De plus, la réforme des retraites aurait aussi entraîné une hausse de la participation de la Confédération au financement de l'AVS. Elle aurait en effet dû verser en 2018 442 millions de francs de plus au fonds de l'AVS. Cette dépense figure en conséquence également dans le budget 2018, mais le rejet de la réforme dans les urnes a aujourd'hui pour effet que la Confédération n'a plus à verser ce montant, ce qui pourra générer un excédent.
442 millions pour l'AVS
Pour l'USS, il est clair que cet excédent doit quand même profiter à l'AVS. La hausse de la participation de la Confédération au financement de l'AVS n'a fait l'objet de critiques ni pendant les délibérations du Parlement, ni durant la campagne qui a précédé la votation. En outre, l'AVS a besoin de moyens financiers supplémentaires. La Commission des finances du Conseil national a appliqué cette logique. Sa commission sœur des États aimerait au contraire faire partiellement profiter le Fonds d'infrastructure ferroviaire (FIF) de cet allégement budgétaire.
C'est là une divergence que les Chambres fédérales doivent éliminer pendant la session d'hiver au profit de l'AVS. Alors que le FIF peut compter, à partir de 2018, sur des recettes supplémentaires provenant de la TVA, la situation financière de l'AVS est toujours plus tendue. L'augmentation de la dépense faite par la Confédération pour l'AVS a été budgétisée. Pas question que cet argent serve à d'autres fins !
Économiser, économiser...
Pour la troisième fois déjà, une minuscule majorité de la Commission financière du Conseil national, la droite pure et dure, veut économiser dans l'aide au développement et aux pays de l'Est, l'asile et les mesures de prévention. Mais c'est avant tout, et à tout prix, dans le budget du personnel de la Confédération que des coupes doivent être faites, selon elle ! Une minorité toujours battue de peu des commissions des deux Chambres fait front contre cette ligne radicale.
Un nouveau gel des salaires ?
De quoi est-il question dans ce budget ? La caisse de pensions PUBLICA doit adapter ses bases techniques. Une baisse du taux technique est donc à l'ordre du jour et, avec elle, des baisses des prestations supérieures à 10 % pour les employé(e)s de l'Administration fédérale si l'employeuse, n'injecte pas davantage de fonds. Le Conseil fédéral serait disposé à le faire, mais seulement en imposant pour la troisième fois un gel des salaires au personnel. Maintenant, il affecte simplement les 32 millions de francs budgétisés à l'origine pour une éventuelle compensation du renchérissement à la seule caisse de pensions. Globalement, il veut réaliser un financement additionnel de 64 millions de francs dans le budget 2018, la moitié, justement en réaffectant les mesures salariales budgétisées. Les associations du personnel ont mis en garde contre cet amalgame entre politique salariale et mesures relatives à la caisse de pensions, car c'est précisément ce qu'elles craignaient et que la Commission financière du Conseil national veut imposer maintenant : pas de financement additionnel pour le 2e pilier et pas de compensation du renchérissement. Mais un mince espoir subsiste que le personnel ne parte pas les mains complètement vides. En effet, une minorité de la Commission financière du Conseil des États veut non seulement garantir un financement additionnel pour le 2e pilier, mais aussi accorder la compensation du renchérissement.
Rigueur budgétaire en tête
Année après année, le Conseil fédéral essaie de prendre les devants sur les parlementaires fervents de démantèlement en pratiquant de lui-même à l'avance la rigueur budgétaire. Ainsi, il a déjà décidé, dans son Programme de stabilisation, de procéder dans son domaine propre, l'Administration, à une nouvelle coupe de 150 millions de francs pour l'année 2018. Mais la droite des politicien(ne)s spécialistes de finances le surpasse régulièrement : non seulement, elle ne veut rien donner du tout au personnel, mais elle vise par-dessus le marché une coupe supplémentaire de 152 millions de francs dans l'effectif du personnel. Il ne s'agit heureusement là que d'une proposition de minorité. Mais elle n'a été refusée que de justesse lors des débats de la commission...
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Union syndicale suisse
23/11/2017
Revenus élevés : une envolée effrénée
Isabel Martinez, la nouvelle secrétaire centrale de l'USS, continue ses recherches sur la répartition des revenus. Dans sa toute dernière publication, elle montre qu'en Suisse, les revenus des superriches continuent à augmenter. Et que, d'une année à l'autre, les plus riches sont très souvent toujours les mêmes. Nous lui avons posé quatre questions.
uss-infos : Isabel Martinez, tu es une spécialiste de la répartition des revenus. Les revenus des superriches ont-ils baissé à cause de la crise comme on pouvait s'y attendre ?
Non, cela n'a pas eu lieu. Si l'on a bien observé un léger recul chez les superriches en 2009, ceux qui ont été le plus concernés ont été le 0,01 % des contribuables. Le revenu de ces personnes provient pour une grande part de revenus de capitaux qui se sont brusquement effondrés à cause de la crise financière mondiale. Pour les moins riches, en particulier les 10 % supérieurs, mais aussi le 1 % supérieur, ce sont par contre les revenus du travail qui constituent l'élément fixe du revenu. Pour eux, le recul des revenus a été bien moindre. Mais, en comparaison avec la hausse continue des revenus élevés depuis le milieu des années 1990, le recul n'a fait que de freiner la tendance à la hausse observée. Celle-ci ne s'est pas inversée. Les chiffres les plus récents, jusqu'en 2013, indiquent en outre que les revenus élevés se sont déjà repris et que leur hausse se poursuit ; cela, également grâce à l'évolution positive des marchés mondiaux d'actions.
Qui sont les superriches de la Suisse ? S'agit-il avant tout de grands managers, de propriétaires d'entreprises, de personnes qui ont hérité d'un empire, de sportifs de haut niveau ?
Les données à ce sujet sont maigres. Je travaille avec des données fiscales anonymisées et celles de l'AVS qui ne donnent aucune information sur les personnes mêmes. Mais nous savons qu'il faut avoir un revenu annuel brut de tout juste 320 000 francs pour appartenir au 1 % supérieur des personnes professionnellement actives. Les grands managers, les propriétaires d'entreprises et les sportifs de haut niveau en font donc certainement partie. Mais de nombreux avocat(e)s et conseillers ou conseillères touchent également des traitements aussi importants.
On parle toujours de superriches et de gros salaires au masculin. Qu'en est-il des femmes ?
La réalité n'est pas belle. Parmi les 10 % supérieurs, il n'y avait que 14 % de femmes en 2010. Des 4 300 personnes les mieux rémunérées (le 0,1 % supérieur), elles étaient tout juste 190, soit 4,5 %. Ces chiffres sont accablants si l'on pense que pendant la même année, 46 % des personnes soumises à l'AVS étaient des femmes. La raison en est avant tout que nombre de femmes travaillent à temps partiel.
S'agit-il toujours des mêmes personnes d'une année à l'autre ?
Non, d'une année à l'autre, il y a des sorties et des entrées dans le club du 1 % supérieur. 20 % des personnes qui en sont membres une année n'en font plus partie l'année suivante. Cela signifie aussi, à l'inverse, que 80 % se retrouvent l'année suivante dans le 1 % supérieur des gros revenus. Après dix années, le renouvellement de ce dernier concerne 40 % tout juste des personnes. Ces chiffres sont comparables à ceux d'autres pays, États-Unis compris. Dans une nouvelle étude, je montre que la mobilité des revenus des gros salaires calculée ainsi n'a guère augmenté depuis la moitié des années 1990, malgré une inégalité croissante. Les revenus élevés ont donc augmenté, la probabilité de rester " au sommet " n'a pas diminué et les inégalités de revenu ont augmenté dans l'ensemble.
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Union syndicale suisse
21/11/2017
Le droit du travail est déjà très flexible
Certains parlementaires bourgeois semblent être atteints par la fièvre de la dérèglementation. Sous couvert de divers prétextes, ils exigent la suppression des protections des travailleurs et des travailleuses. On a d’abord entendu que la numérisation exigerait davantage de travail de nuit, puis qu’en raison du franc fort, il faudrait travailler 60 ou 70 heures par semaine et enfin, que « la suppression de la bureaucratie » légitimait la liquidation des suppléments pour les heures supplémentaires.
Mais le Conseil fédéral l’écrit maintenant noir sur blanc : le droit du travail suisse permet d’organiser le temps de travail de manière très flexible. Aujourd’hui déjà, les horaires flexibles, l’annualisation du temps de travail ou même le travail sur appel sont largement répandus. Dans ce dernier cas, le droit du travail suisse apporte une extrême flexibilité en comparaison européenne : le Tribunal fédéral qui s’est positionné sur un emploi sur appel a maintenu que le temps de travail à effectuer ne devait même pas être obligatoirement déterminé ou déterminable dans le contrat de travail. Le droit du travail suisse autorise non seulement la flexibilité mais également des situations précaires.
Le droit du travail suisse autorise aussi de faire travailler les salarié(e)s depuis partout : télétravail, desk-sharing. Depuis 2016, on peut aussi renoncer à l’enregistrement du temps de travail ou le simplifier (total journalier). En résumé : beaucoup de choses sont autorisées, presque tout est possible.
Le niveau minimal doit être celui de la protection de la santé
Le Conseil fédéral maintient à raison dans son rapport : il faut mettre certaines limites à la flexibilité sur la durée ou le moment de la prestation de travail. Le droit public de la protection des travailleurs et travailleuses prévoit pour la majorité des salarié(e)s une durée maximale de la journée et de la semaine de travail ainsi que des temps de repos. Il faut justifier d’un besoin urgent ou d’une indispensable nécessité pour pouvoir employer du personnel la nuit ou le dimanche.
Ce ne sont là ni des chicanes ni de la bureaucratie. Les régulations sur les temps de repos et de pause ont, selon le Conseil fédéral, surtout pour but de limiter la charge qui pèse sur les travailleurs et travailleuses. Ils doivent être protégés de journées de travail trop longues. C’est ainsi que les répercussions négatives sur la santé et les capacités de rendement doivent être évitées.
Certaines branches peuvent profiter d’exceptions
Le Conseil fédéral rappelle encore que l‘ordonnance 2 sur la loi sur le travail tient compte des particularités de certaines branches économiques par des dispositions spéciales. Cette ordonnance autorise d’autres temps de repos, d’autres durées hebdomadaires de travail ou p. ex. la possibilité de travailler le samedi ou le dimanche. Chaque branche ou chaque entreprise est libre de demander à bénéficier de telles exceptions ou d’en discuter dans le cadre du partenariat social. Le SECO peut même accorder des autorisations uniques à des entreprises.
Il est donc clair pour l’USS qu’il faut lutter par tous les moyens contre les initiatives parlementaires qui visent à déréguler encore plus un droit du travail déjà très flexible. Elles amèneraient en effet plus de stress, davantage de burn-out et de travail gratuit. Le rapport du Conseil fédéral montre que des interventions, comme la motion Portmann déposée au Conseil national, sont totalement injustifiées. Celle-ci veut autoriser les « partenaires sociaux » (non définis) à déroger aux prescriptions de l’ordonnance sur l’enregistrement du temps de travail. C’est une invitation à l’abus, or, c’est encore moins compréhensible que, depuis le 1er janvier, l’enregistrement du temps de travail a déjà été supprimé ou très fortement simplifié pour beaucoup d’employeurs.
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21/11/2017
Le Parlement demande que la Poste remplisse son rôle de service public
Est-ce que les politiciens vont quand même stopper la Poste avant qu’il ne soit trop tard ? Le Conseil des Etats discutera intensément de la Poste le 30 novembre. Sept interventions sont sur la table dont certaines ont déjà été adoptées par le Conseil national.
Le Conseil des Etats a déjà accepté lors de la session d’automne une motion de sa commission sur la planification stratégique des offices de poste que le Conseil national traitera à son tour cet hiver. Plusieurs motions et initiatives parlementaires exigent une intervention contre le démantèlement très rapide du réseau d’offices de poste. La commission préparatoire de la Chambre haute refuse les interventions des cantons du Tessin et du Valais. Mais uniquement parce que leurs demandes figurent déjà dans les différentes motions que la commission recommande d’accepter et qui ont déjà été adoptées par le Conseil national. Cela permet d’accélérer le processus politique, car le temps presse puisque la Poste continue à créer une situation de fait accomplis en fermant les offices de Poste.
Etude sur l’utilisation de la Poste
Pendant ce temps, le groupe de travail initié par la Présidente de la Confédération sur le service universel rempli par la Poste a siégé deux fois sous une importante pression. Un report du traitement des interventions au Conseil des Etats était prévu jusqu’à ce que le groupe de travail ait présenté ses résultats. Le Conseil des Etats avance cependant. Les résultats d’un sondage représentatif effectué par demoSCOPE sur mandat de l’OFCOM au sujet de l’utilisation de la Poste par la population et les PME ont été publiés : alors que le trafic des paiements ne joue qu’un rôle accessoire, les offices de poste restent importants pour les colis et le courrier, les nouvelles offres de la Poste ne sont par contre que peu connues. Justement pour les PME d’une plus grande taille, les prestations des bureaux de poste sont centrales. Cette étude devrait avoir son importance dans le débat au Conseil des Etats. Le groupe de travail de Doris Leuthard ne siège par contre qu’en janvier. Mais alors avec un objectif clair du Parlement sur ce qu’on attend du service public de la Poste.
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20/11/2017
La Grève générale a posé les bases des progrès sociaux réalisés au 20e siècle
La Grève générale, qui s’est déroulée du 12 au 14 novembre 1918, est restée dans les mémoires comme la plus grave crise politique intérieure qu’ait vécue la Confédération depuis sa création en 1848. Bien que la grève ait été interrompue et que les revendications n’aient pas abouti dans l’immédiat, la grève générale a toutefois posé des jalons décisifs dans l’histoire de la Suisse moderne : les revendications de la grève, dont la semaine de 48 heures, une assurance vieillesse et invalidité ou le suffrage féminin ont été à la base des progrès réalisés au 20e siècle, comme l’a souligné le président de l’USS, Paul Rechsteiner, dans son discours inaugural au colloque historique sur le centenaire de la grève générale.
Au colloque fréquenté par 260 personnes venues de toute la Suisse, des historiens et des historiennes ont abordé les questions centrales suscitées par la Grève générale. Ils ont mis en lumière sous diverses perspectives les origines de la grève, comme par exemple les problèmes d’alimentation catastrophiques qui touchaient de larges milieux de la population à la fin de la Première Guerre mondiale. Ils ont fourni un éclairage passionnant sur les déroulements des mouvements de grève différents à travers le pays. Ils ont pointé les lignes de conflit et discuté des conséquences à moyen et long terme de la grève. La liste des intervenant(e)s, tous des spécialistes chevronnés de l’histoire économique et sociale suisse au 20e siècle, se trouve ici.
Le colloque organisé par l’Union syndicale suisse (USS) donne le coup d’envoi au centenaire de la Grève générale. Des scientifiques, acteurs et actrices culturels, des sociétés historiques et des musées vont dans toutes les régions du pays organiser des activités pour faire revivre cet événement central de l’histoire suisse dans la conscience collective. Le Musée national et ses musées régionaux organisent une exposition. Un projet du Fonds national de l’Université de Berne porte sur la Grève générale. Un projet de théâtre impliquant des acteurs et actrices de tous les cantons sera mené pendant l’été à Olten. La télévision suisse alémanique a fait un film à ce sujet. L’USS soutient beaucoup de ces projets grâce à ses archives riches en informations. Elle organise en outre avec le PS et la Société Robert Grimm un événement pour célébrer le centenaire le 10 novembre à Olten. Sur le site Internet consacré à la Grève générale (http://greve-generale.ch/) se trouve un aperçu des différents projets qui lui sont dédiés. L’USS publiera en janvier les exposés présentés au colloque historique du jour sous forme de recueil.
Renseignements:
- Dore Heim, secrétaire dirigeante de l’USS, 079 744 93 90
- Thomas Zimmermann, responsable de la communication de l’USS, 079 249 59 74
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Union syndicale suisse
15/11/2017
Des améliorations de rentes sont nécessaires
L'analyse de la votation sur Prévoyance 2020 confirme que le projet a échoué pour de nombreuses raisons, dont beaucoup sont liées au sentiment d'être concerné. Les rentières et rentiers ont davantage que la moyenne refusé la réforme de la prévoyance vieillesse. Une grande partie de ce groupe a visiblement voté non, parce que contrairement aux nouveaux rentiers et rentières il n'aurait pas touché d'augmentation AVS. Pas étonnant que les primes maladies et les coûts de la santé ne cessent d'augmenter! C'est aussi ce que montre l'examen des arguments de vote: plus d'une personne sur trois évoquant le supplément AVS comme raison d'avoir voté non l'a fait avec l'argument supplémentaire que cette mesure est injuste envers les rentiers et rentières actuels.
L'élévation de l'âge de la retraite des femmes aussi a joué un rôle décisif dans le refus. Certes au niveau suisse, les femmes n'ont pas été beaucoup plus nombreuses que les hommes à rejeter le projet, mais en Suisse romande l'âge de la retraite des femmes à 65 ans est clairement l'argument du non le plus souvent cité. Cet argument a été décisif dans le refus de Vaud et Genève.
L'analyse du vote montre que la situation financière des personnes à bas revenus et rentes moyennes ainsi que l'âge de la retraite des femmes dans la nouvelle version de la réforme ont joué un rôle important. Qui (comme l'employeur) dénonce un projet comme étant antisocial lors de la campagne de votation (message de l'affiche: "Punir les rentiers") et le supplément manquant pour les rentières et rentiers actuels, doit être conséquent et prendre en compte l'exigence d'améliorations dans l'AVS. Les rentes AVS futures doivent notamment prendre en compte l'explosion des primes maladie. La votation montre en outre que les projets unilatéraux de démantèlement n'ont aucune chance: ils auraient été encore plus fortement rejetés que Prévoyance 2020.
Renseignements
- Doris Bianchi, secrétaire dirigeante de l'USS, 076 564 67 67
- Thomas Zimmermann, responsable de la communication, 079 249 59 74
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09/11/2017
Besoin urgent de rentes plus élevées: encore et toujours !
Lorsque les primes de l’assurance-maladie prennent l’ascenseur, les rentes AVS ne peuvent pas rester au sous-sol. Les délégué(e)s de l’USS ont donc exigé une augmentation des rentes AVS lors de leur assemblée du 3 novembre. Dans le deuxième pilier, il ne faut plus pouvoir réaliser de profits.
Le rejet du projet Prévoyance vieillesse 2020 a ruiné les chances de voir enfin une augmentation des rentes AVS. L’âge de la retraite des femmes est certes resté à 64 ans, mais de nombreux problèmes ne sont pas réglés et vont s’aggraver si rien n’est fait.
Les problèmes subsistent
Ainsi les primes de l’assurance-maladie et les autres dépenses de santé accaparent une partie toujours plus grande des rentes AVS. Les nouvelles rentes du deuxième pilier sont mises sous pression à cause de taux d’intérêt toujours bas, mais aussi parce que les banques et les assurances écument cette assurance à leur profit. Lorsque l’on ne trouve plus d’emploi à la fin de sa carrière professionnelle, on perd dans la plupart des cas le droit à la rente de sa dernière caisse de pension. De très nombreuses femmes ont des rentes modiques, voire médiocres. Pour ne pas aggraver ses déficits, l’AVS devra bénéficier de ressources supplémentaires ces prochaines années. Il faut que la nouvelle réforme de la prévoyance vieillesse résolve ces problèmes. Ce n’est qu’ensuite que les rentes de la prévoyance vieillesse pourront répondre à l’exigence constitutionnelle de maintenir « de manière appropriée son niveau de vie antérieur ».
C’est pourquoi, dans la perspective de la nouvelle réforme de la prévoyance vieillesse, l’Assemblée des délégué(e)s de l’USS du 3 novembre a décidé d’un paquet de mesures destinées d’une part à mettre la question du niveau des rentes au premier plan et d’autre part à réfréner la recherche de profits dans le deuxième pilier.
Les primes de l’assurance-maladie accaparent de plus en plus les rentes
A la retraite, le poste de la santé pèse particulièrement lourd dans le budget. Les primes de l’assurance-maladie et les dépenses de santé grimpent bien plus fortement que les rentes AVS. Les ménages de retraité(e)s disposent en conséquence de moins en moins de ressources de l’AVS pour répondre aux autres frais de subsistance. Dans ces vingt dernières années, les primes de l’assurance-maladie ont plus que doublé (+ 228 %). Durant la même période, la rente AVS moyenne a aussi augmenté, mais de 21 % environ, et n’a donc pas suivi le rythme des primes. La différence explique pourquoi une partie de plus en plus importante de la rente AVS sert à payer ces primes. S’y ajoutent les franchises, la quote-part et les dépenses de santé que les caisses-maladie ne couvrent pas.
Des rentes plus hautes permettraient un rééquilibrage. Le secrétariat de l’USS étudiera et développera dans le courant de l’année prochaine des solutions concrètes pour réaliser cette revendication.
Améliorer le niveau des rentes des femmes
La situation de la rente des femmes est aussi restée au cœur des préoccupations. Car dans les prochaines décennies, les travailleuses qui partiront à la retraite auront certes été plus actives professionnellement que la génération précédante, mais n’en auront pas moins une mauvaise couverture de leurs besoins. En effet, elles auront été le plus souvent employées à temps partiel, auront connu des interruptions de carrière pour cause de charges familiales et dû accepter des salaires trop bas. Une dégradation du niveau des prestations à travers l’élévation de l’âge de la retraite des femmes, comme le proposent les employeurs et les partis bourgeois, ne peut donc être acceptée. Au contraire, il faudra améliorer le niveau des rentes des femmes.
Des cotisations plus élevées
Le non au financement additionnel de l’AVS a supprimé des moyens dont elle avait besoin pour sa stabilité financière. Sans nouvelles ressources, des déficits apparaîtront dans l’AVS ces prochaines années. L’Assemblée des délégué(e)s estime qu’il faut l’éviter. Elle demande donc que la stabilisation des finances de l’AVS s’effectue par le biais d’une augmentation des cotisations salariales.
Pas de profits dans le deuxième pilier
Malgré le rejet de la réforme de la prévoyance vieillesse, les rentes des caisses de pensions sont mises sous pression. La baisse du taux de conversion est à l’ordre du jour de la plupart des caisses. Pour remédier à la baisse des rentes qui en découle, de nombreux assuré(e)s doivent épargner plus, en cotisant davantage ou plus longtemps. En même temps, le deuxième pilier reste une affaire lucrative pour les banques et les assurances. L’Assemblée des délégué(e)s de l’USS a donc demandé qu’une campagne syndicale soit menée contre les profits dans le deuxième pilier. Car des entreprises à la recherche de profits ne doivent pas pouvoir s’enrichir sur le dos d’une assurance sociale.
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09/11/2017
Egalité salariale: Une loi qui ait plus de mordant
Les délégué(e)s de l'USS estiment qu'il faut rendre la loi sur l'égalité plus incisive. Alors seulement, l'égalité salariale pourra être efficacement soutenue.
Plus de 20 ans après l'entrée en vigueur de la loi sur l'égalité, les médias ne semblent plus s'offusquer qu'elle ne soit pas respectée. Ils ne considèrent qu'il ne vaut même plus la peine d'en parler. Ce n'est pas le cas des délégué(e)s de l'USS : ils ont lors de leur assemblée du 3 novembre 2017 décidé d'enfin mettre un terme à ce scandale qui perdure. Ils saisissent l'occasion de la révision actuelle de la loi sur l'égalité pour exiger des procédures définitivement plus incisives contre les discriminations salariale.
Un tout petit premier pas
La révision grâce à laquelle le Conseil fédéral veut inviter les entreprises à contrôler leurs salaires, est faible. Elle représente toutefois un petit pas dans la bonne direction. On doit d'ailleurs ce petit pas aux syndicats, aux femmes syndiquées surtout, comme ce fut le cas pour l'introduction de la loi sur l'égalité en 1996. Sans nous, sans notre engagement, sans notre travail de persuasion, auprès du Conseil fédéral également, les entreprises pourraient continuer à choisir librement si elles respectent le mandat constitutionnel ou pas. Au gré des humeurs et de la conjoncture. Elles devront désormais au moins s'en préoccuper. Les analyses régulières donneraient la possibilité aux entreprises ouvertes à l'égalité de corriger leur système salarial et d'adapter les salaires des femmes à ceux des hommes. Et contrairement aux dires d'organisations patronales et de politiciens bourgeois, beaucoup d'entreprises sont prêtes à le faire : selon un sondage réalisé en 2015, la moitié des entreprises accepteraient des mesures étatiques à cet égard, un quart les salueraient même. Les délégué(e)s de l'USS veulent aussi que ce tout petit pas vers l'égalité salariale soit fait et soutiennent le projet.
Une autorité habilitée à faire des contrôles...
Toutefois, les délégué(e)s de l'USS n'estiment pas que ce soit suffisant : les patrons qui ne veulent pas qu'on mette le nez dans la manière dont ils fixent les salaires, ceux qui paient moins les femmes parce qu'elles n'apportent qu'un salaire d'appoint et ceux qui partent du principe que les femmes fournissent moins de prestations que les hommes doivent être soumis à la loi. Quand la loi sur l'égalité en était encore au stade de projet, il était clair que l'Etat devait aussi assumer des responsabilités. Une autorité habilitée à contrôler et à sanctionner était déjà prévue, mais le Parlement l'avait ensuite supprimée. Elle reste nécessaire, comme les évaluations et les enquêtes le montrent régulièrement.
... et à sanctionner
Les délégué(e)s de l'USS exigent donc que la responsabilité de mettre en œuvre la loi sur l'égalité ne soit plus du seul ressort des entreprises et des femmes. Il faut plutôt instaurer une autorité qui puisse contrôler par sondages et sur demande des employé(e)s et de leurs représentant(e)s si les entreprises analysent leurs salaires et suppriment les discriminations. Et si cela ne devait pas être le cas, cette autorité doit aussi pouvoir prononcer des sanctions. Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons arriver à rendre la lutte contre les discriminations suffisamment contraignante. Les syndicats exigent en outre d'être davantage impliqués dans la mise en œuvre de la loi, comme le projet de loi le prévoit.
Le réveil doit sonner
L'USS va lutter pour cette amélioration dans la société et au Parlement. Un mouvement fort et uni de syndicats et de femmes doit réveiller la politique et les médias afin que le scandale rampant des discriminations salariales ne continue pas à infester la société, mais, au contraire, soit fermement éradiqué. Les délégué(e)s de l'USS veulent rassembler les forces et tout mettre en œuvre pour que la révision de la loi puisse amener des améliorations. Une initiative, comme l'AD de mars l'avait demandée, serait alors prématurée. L'USS sera donc prête, si la révision de la loi devait échouer, à lancer au besoin une initiative.
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08/11/2017
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