Arbeit und Erwerbstätigkeit

Primes 2020 : juste une accalmie passagère

Description: 

La semaine prochaine, jeudi plus précisément, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) annoncera les nouvelles primes d'assurance maladie pour l'année 2020, avec cette fois des augmentations assez modérées. Et on devrait assister à une vague d'autocongratulation : la Confédération se félicitera d'avoir pris des mesures efficaces pour maîtriser la hausse des coûts (en particulier l'intervention tarifaire Tarmed) ; les médecins souligneront leur sens des responsabilités (et écarteront du revers de la main la nécessité d'introduire le budget global) ; enfin, les caisses maladie se feront passer pour "prévenantes" puisqu'elles auront réussi à éviter aux assuré-e-s le choc d'une forte hausse des primes.

Personne n'ignore qu'il s'agira là, au mieux, d'une demi-vérité. Tout d'abord, la hausse (momentanément) modérée des coûts de la santé fait d'ores et déjà partie du passé : après une augmentation des coûts de 2,6 % en 2017 et de 2,8 % en 2018, le Centre de recherches conjoncturelles de l'EPFZ KOF prévoit des hausses de 3,7 % pour 2019 et de 3,6 % pour 2020. Et ces hausses se répercuteront inévitablement sur les primes, avec le décalage temporel habituel.

Mais avant d'en arriver là, les caisses doivent enfin faire le ménage dans leurs comptes. Aujourd'hui, elles nagent littéralement dans l'argent à force d'avoir fixé des primes trop élevées par le passé : fin 2018, les réserves accumulées correspondent pratiquement au double de ce qui est prescrit par la loi. Cet argent appartient aux assuré-e-s. Il doit leur être restitué sous forme de primes plus basses. Et les caisses pourront bien s'éviter de coûteuses campagnes de pseudo-autocongratulation.

Alléger les primes : indispensable initiative

Autre point qui n'incite pas à l'optimisme : malgré une année 2020 qui s'annonce pas trop terrible en termes de primes, le problème central et aigu de l'approvisionnement en soins de santé en Suisse demeure le même : un mode de financement extrêmement antisocial (primes par personne) et une participation aux coûts exorbitante pour les assuré-e-s. Et même si les prévisions du KOF ne se réalisent pas et que d'autres mesures de maîtrise des coûts devaient déployer leurs effets : la charge des primes est aujourd'hui déjà beaucoup trop élevée, notamment pour les familles (monoparentales) et les retraité-e-s.

L'initiative d'allègement des primes du PS Suisse et de l'USS est donc indispensable : elle vise l'introduction d'un plafonnement des primes à 10 % du revenu disponible. Dès que cette initiative aboutira, elle devra être traitée en priorité au Parlement. Un autre projet de réforme doit en revanche être enterré au plus vite : le "financement uniforme". Cette révision de la LaMal veut une extension sans précédent du pouvoir des caisses sur le financement et la gouvernance du système de santé. Pas besoin de faire un dessin pour démontrer que les caisses maladie sont tout sauf recommandables pour remplir ce rôle : il suffit de voir leur politique d'affaires actuelle, notamment l'accumulation de réserves indécentes et les salaires faramineux des cadres supérieurs.

Abdiquer face à la place financière nuit à la politique monétaire et aux rentes

Description: 

Le franc suisse reste nettement surévalué. La situation conjoncturelle s'est assombrie, surtout dans le secteur des exportations. Dans ce contexte, il est d'autant plus important que la Banque nationale suisse (BNS) se batte énergiquement pour un cours du franc approprié. En pratiquant les taux d'intérêts négatifs et en intervenant sur le marché des devises, la BNS utilise des moyens dont les effets vont dans la bonne direction. Malheureusement, elle n'a pas su exposer clairement quels objectifs elle poursuit exactement. À plusieurs reprises, elle a même autorisé des périodes de revalorisation du franc.

En décidant aujourd'hui d'assouplir le taux négatif pour les banques, la BNS fait à nouveau preuve de faiblesse. Elle montre ainsi qu'elle est prête à dévier de son cap en matière de politique monétaire lorsque la pression de la place financière se fait plus forte.

L'efficacité du taux négatif s'en trouve affaiblie. Contrairement à l'AVS et aux caisses de pension, les banques et les investisseurs privés sont plus mobiles dans le placement de devises. Le taux négatif devrait s'appliquer surtout dans ce domaine. En revanche, l'AVS et les caisses de pension devraient bénéficier d'exemptions plus larges. Elles sont tenues, à raison, de verser des prestations en francs. Elles doivent donc placer une grande partie de leurs actifs en francs.

L'Union syndicale suisse (USS) attend de la BNS qu'elle agisse avec plus de fermeté contre la surévaluation du franc suisse. De plus, il faut enfin trouver des solutions à la problématique des taux négatifs dans l'AVS et les caisses de pension. Le fonds de compensation AVS (Compenswiss) doit être complètement exempté des taux d'intérêts négatifs et les recettes des taux négatifs devraient être versées aux institutions de prévoyance, afin de freiner la diminution des rentes.

Succès de la résistance contre l’allongement du temps de travail

Description: 

La résistance manifestée par l'Alliance contre le stress et le travail gratis porte enfin ses fruits : la loi sur le travail (LTr) ne sera pas vidée de sa substance. Le Conseil des États a en effet renoncé à supprimer pour une grande part des salarié-e-s l'obligation d'enregistrer le temps de travail. Un outil central, qui protège ces derniers du travail gratis et des durées de travail excessives, est donc maintenu.

En décidant d'enterrer une initiative de l'ancienne conseillère aux États Karin Keller-Sutter, la Chambre des cantons reconnaît que les projets de déréglementation de grande ampleur de la LTr sont inappropriés et se heurtent à une vaste résistance de la part des syndicats, des médecins du travail ainsi que des cantons. En abolissant l'obligation d'enregistrer sa durée du travail, la mise en œuvre de l'initiative Keller-Sutter aurait détruit l'outil qui permet avant tout de vérifier les durées maximales de travail et le volume de travail supplémentaire. Selon l'Enquête suisse sur la population active (ESPA), au moins 26 % des salarié-e-s auraient été touchés.

Mais ce premier pas ne suffit toutefois de loin pas aux yeux de l'Alliance des syndicats, des médecins du travail et des médecins assistant-e-s. Maintenant, le Conseil des États et la Commission de l'économie et des redevances devront aussi abandonner les projets de prolongation de la durée hebdomadaire du travail et d'assouplissement encore plus poussé de l'interdiction du travail dominical. Raison pour laquelle l'initiative parlementaire du conseiller aux États Konrad Graber doit elle aussi être enterrée. À l'heure où des études constatent une hausse constante du stress dans le monde du travail et où toujours plus de personnes sont victimes d'épuisement professionnel, il s'agit d'accroître la protection des travailleurs et travailleuses, et non de la diminuer. Le Conseil des États serait bien inspiré de prendre au sérieux l'opposition manifestée par les syndicats, les médecins du travail, les Églises et les cantons, et de renoncer aussi à ce projet. Mais si le Parlement devait maintenir ce dernier, l'Alliance le combattrait par tous les moyens.

Renseignements :
  • Brigitta Danuser, professeure, Société suisse de médecine du travail/FMH, 076 339 84 46
  • Adrian Wüthrich, président de Travail.Suisse, 079 287 04 93
  • Luca Cirigliano, secrétaire central de l'USS, responsable du droit du travail, 076 335 61 97
  • Marcel Marti, responsable Politique et communication de l'ASMAC, 031 350 44 82
  • Vania Alleva, présidente d'Unia, 079 620 11 14
  • Arno Kerst, président de Syna, 079 598 67 70
  • Stefan Giger, secrétaire général du SSP, 079 296 77 07
  • Daniel Münger, président de syndicom, 058 817 18 11
  • Denise Chervet, directrice de l'ASEB, 079 40 892 40
  • Claudia Galli, présidente de la fsas, 078 746 76 50

L'alliance contre le stress et le travail gratis :

Union syndicale suisse (USS); Travail.Suisse ; Société suisse de médecine du travail (SSMT) ; Association suisse des employés de banque (ASEB) ; Fédération Suisse des Associations professionnelles du domaine de la Santé (FSAS) ; Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique (ASMAC) ; ainsi que les syndicats Syna, syndicom, Unia et SSP

Prestations transitoires pour les chômeurs et chômeuses âgés

Description: 

Aujourd’hui, il n’y a jamais eu autant de personnes de 55 à 64 ans sur le marché du travail. De fait, le taux d’activité de ce groupe d’âge est passé de 66 % en 1999 à 76 % en 2019. Mais les personnes de 55 à 64 ans qui font partie de la population active n’ont de loin pas toutes un emploi sûr, au contraire. Premièrement, la pression toujours plus forte qui s’est exercée ces dernières années sur les travailleurs et travailleuses plus âgés a entraîné une hausse du nombre des engagements précaires. Deuxièmement, le chômage des travailleurs et travailleuses plus âgés n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Et une fois tombés au chômage, les travailleurs et travailleuses plus âgés ont nettement plus de difficultés que les jeunes à retrouver un emploi. Alors que le taux d’aide sociale a augmenté globalement d’environ 10 % entre 2001 et 2017, cette hausse a été de 32 % pour les plus de 55 ans. Les demandeurs et demandeuses d’emploi ont la vie dure passé un certain âge. Ils font beaucoup de postulations et essuient pourtant des refus, parfois sous des prétextes fallacieux. On peut constater que les travailleurs et travailleuses plus âgés courent un risque nettement plus élevé de se trouver en fin de droit, tout en ayant clairement moins de chances de réintégrer le marché du travail.

Parallèlement à des mesures préventives, par exemple une meilleure protection contre le licenciement, une protection réelle contre la discrimination liée à l’âge et des offres efficaces de formation continue, il est absolument indispensable que les lacunes existant dans la sécurité sociale pour les années précédant la retraite soient enfin comblées.  Dans ce contexte, l’introduction proposée par le Conseil fédéral d’une prestation transitoire pour chômeurs et chômeuses plus âgés constitue un pas extrêmement important. L’USS le salue vivement.

 

Pour plus d'information et lire la réponse complète de l'USS : voir ci-dessous

Protection des données : un projet de loi déficient !

Description: 

La nouvelle loi sur la protection des données (LPD) a quatre gros défauts : elle n'est pas efficace, elle est contraire aux droits fondamentaux, elle empire la situation actuelle et elle est incompatible avec l'Union européenne (UE). Si le Conseil national ne l'améliore pas substantiellement, elle doit être rejetée.

Même la NZZ a rapporté cette mise en garde du préposé fédéral à la protection des données : le projet pour une nouvelle loi sur la protection des données est insuffisant. S'il n'est pas corrigé, l'Union européenne (UE) pourrait même lui refuser l'équivalence européenne.

Que s'est-il passé ? Le parlement était chargé de renforcer la protection des données et de l'adapter à la transformation numérique. Mais il a fait à peu près le contraire. On ne peut en aucun cas parler ici d'un renforcement, contrairement à ce qu'a fait l'UE avec sa nouvelle législation sur la protection des données.

Violation du droit international

Une des choses les plus choquantes pour des salarié-e-s, c'est que la majorité au Parlement n'a même pas prévu, dans l'article 4, de protéger le traitement de données ultrasensibles telles les affiliations syndicales. Cette lacune représente une violation ouverte du droit international pourtant ratifié par la Suisse, notamment de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH) ainsi que des conventions de l'OIT sur ce sujet.

L'UE est en train d'examiner le niveau de protection des données des pays tiers, dont celui de la Suisse. L'Office fédéral de la justice a dû répondre à des questions relatives à la situation légale actuelle, à l'état de la révision en cours de la loi ainsi qu'à la nature de la mission et des moyens concrets qui sont à la disposition du préposé fédéral à la protection des données.

Le résultat de cet examen devrait être disponible au printemps 2020. La Commission pourra ainsi prendre une décision au plus tard à la fin mai, comme le prescrit le règlement général de l'UE sur la protection des données. Si rien ne change dans le projet suisse de révision, Bruxelles devra vraisemblablement refuser l'équivalence à la Suisse.

Faire ses devoirs

Avec un projet de nouvelle loi sur la protection des données tel qu'il se présente actuellement, il n'y a qu'une chose à faire : le renvoyer à la commission avec le mandat d'élaborer un projet qui réponde au minimum aux exigences suivantes :

  • être compatible avec la convention STE 108 (Conseil de l'Europe) ainsi qu'avec le droit de l'OIT;
  • garantir la reconnaissance de l'équivalence avec le règlement (UE) 2016/679
  • être compatible avec les accords de Schengen ;
  • avoir au moins le même degré de protection que ne le garantit la LPD actuellement en vigueur.

Message concernant l’encouragement de la culture pour la période 2021 à 2024 (Message culture)

Description: 

Réponse de l'USS à la consultation (n'existe qu'en allemand)

Améliorations en vue pour les parents et les proches d’adultes dépendants

Description: 

Le Conseil national se penchera lors de sa session d'automne sur le congé de paternité ainsi que sur des aides aux personnes qui s'occupent de proches requérant des soins (" proches dépendants "). Les élu-e-s doivent saisir cette occasion d'apporter enfin des améliorations sensibles pour les personnes qui s'occupent des autres en plus de leur activité professionnelle.

Lorsqu'on s'occupe de proches ou d'enfants, on n'a qu'à se débrouiller soi-même : voici à peu près la devise des chantres du libéralisme économique en Suisse. Toujours selon les mêmes préceptes, ce type de travail est non rémunéré et pris sur les temps libres, souvent au détriment du revenu d'activité et de la prévoyance vieillesse. Plus de quelques jours de congé pour les nouveaux papas ? Un congé parental pour permettre aux familles de s'organiser ? Des périodes de congé pour s'occuper d'un proche malade ? Une sécurité financière pour les personnes qui s'occupent de leurs proches malades et qui déchargent ainsi le système de santé ? Rien de tout cela ! La Suisse est un pays en voie de développement en ce qui concerne les allègements et les aides pour les personnes qui assument des responsabilités pour leurs proches. Cette fois, le Conseil national a la possibilité d'atténuer quelque peu ces carences par le biais de plusieurs propositions.

Le 11 septembre, il débattra de l'initiative pour un congé paternité de quatre semaines et du contre-projet indirect du Conseil des États, qui propose deux semaines. Ce n'est pas beaucoup, mais tout de même... Une recommandation du National en faveur de l'initiative représenterait un signe important que l'on va vers une politique familiale progressiste.

Le 23 septembre, ce sont les aides aux personnes s'occupant de proches dépendants qui seront à l'ordre du jour. Selon le Conseil fédéral, les salarié-e-s auraient le droit de prendre jusqu'à trois jours de congé payés pour s'occuper de proches malades, comme c'est déjà le cas pour les parents d'enfants malades. Par ailleurs, le projet prévoit l'extension des bonifications pour tâches d'assistance dans l'AVS aux proches de personnes ayant seulement une légère impotence.

Congés d'assistance de longue durée

Mais le Conseil fédéral a raté l'occasion de présenter au Parlement l'option d'accorder des congés de plus longue durée pour des proches d'adultes malades ou accidentés. Le monde politique devra trouver des solutions pour ces personnes, car ce genre de responsabilités les obligent souvent - et majoritairement des femmes - à réduire leur taux d'activité rémunérée ou à l'abandonner complètement, avec les conséquences dramatiques pour leur sécurité financière, particulièrement à la retraite. Il faudrait donc introduire des congés d'assistance de longue durée, mais aussi la possibilité de réduire temporairement le taux d'activité rémunérée tout en gardant le droit de l'augmenter à nouveau par la suite.

Des améliorations tangibles seront apportées pour les parents qui ont des enfants gravement malades ou blessés : ils pourront prendre jusqu'à 14 semaines de congé réparties sur une période de 18 mois, pour avoir le temps pour les soins et l'assistance. Ces congés pourront être pris en journées ou en semaines. Cette avancée est à saluer, mais dans certains cas, il faudrait des congés nettement plus longs. Lorsqu'un enfant a un cancer par exemple, il a besoin de soins et d'assistance pendant 64 semaines en moyenne, selon le rapport du Conseil fédéral. Il revient donc aux politiques de combler la lacune de 50 semaines qui demeure avec la réglementation proposée.

Cet automne, le Conseil national a les cartes en mains pour améliorer la situation de personnes qui portent la responsabilité d'enfants ou d'adultes proches. Les propositions sont sur la table. Le Conseil national doit maintenant les adopter et les améliorer. Après la Grève des femmes* du 14 juin, c'est le moins qu'il puisse faire.

Soutien au climat et à la jeunesse pour le climat

Description: 

Le changement climatique connaît une accélération fulgurante. Pour les syndicats du monde entier, la question d'un engagement pour des mesures efficaces est cruciale. En tant que pays enclavé, la Suisse est fortement touchée par le réchauffement climatique : l'énergie hydraulique, pilier de notre approvisionnement en électricité, est menacée, des villages entiers sont emportés par des glissements de terrain, des routes et des voies ferrées sont ensevelies. Les coûts sociaux et économiques s'annoncent exorbitants si le monde politique n'agit pas rapidement.

Ce sont les plus faibles qui seront les plus frappés par les conséquences négatives du réchauffement climatique, c'est-à-dire les personnes avec des faibles revenus, que ce soit chez nous ou au niveau mondial. C'est pourquoi nous, syndicalistes, nous engageons pour que le changement climatique puisse être freiné, mais aussi pour que les mesures contre le changement climatique soient socialement acceptables. Le mouvement syndical se trouve dans une position-clé en termes de lutte pour la protection climatique : nous nous engageons pour une politique durable au-delà des intérêts partisans. L'économie et le marché du travail suisses ne peuvent être assurés qu'avec de bonnes conditions de travail et une transition énergétique financée de manière solidaire !

La jeunesse pour le climat demande un soutien visible. Et elle en a besoin afin que le monde politique bouge enfin ! C'est pourquoi la mobilisation pour le climat le 28 septembre doit être vraiment très importante. Rendez-vous à 13h30 à la Schützenmatte à Berne, ou à 14h00 sur la Place fédérale.

Loi sur la poste : les cantons se montrent étonnamment tenaces

Description: 

Peut-être bien que la Poste et le Conseil fédéral ont sous-estimé la situation et ne s'attendaient pas à une telle ténacité de la part des cantons et des communes dans leur mobilisation contre le démantèlement du réseau des offices de poste. Le 16 septembre, ce sera au tour des initiatives parlementaires des cantons de Genève, Bâle-Ville et Soleure d'être traitées au Conseil des États.

La commission compétente CTT-E propose le rejet de ces initiatives, mais uniquement parce qu'elle veut d'ores et déjà élaborer un projet de loi sur la base d'une initiative parlementaire identique déposée par le canton du Jura. Le projet de loi devrait être prêt dans un an.

Mais d'ici-là, si on n'arrive pas à freiner la Poste, il n'y aura plus que 750 offices de poste sur les 1000 qui restent encore à l'heure actuelle. Il y a bien le postulat de la CTT-N (19.3532) qui appelle le Conseil fédéral à exiger de la Poste une planification à plus long terme de l'approvisionnement postal de base. Ce postulat sera traité au Conseil national le 12 septembre, mais il ne parviendra pas à empêcher la poursuite du démantèlement. Le Conseil fédéral, lui, n'a pas de problème accepter le postulat.

En revanche, la motion Berberat (19.3749) pourrait bien représenter le " frein à main " nécessaire. Elle passera déjà le 10 septembre au Conseil des États et demande tout simplement un moratoire sur les nouvelles fermetures d'offices de poste jusqu'à ce que le projet de loi de la CTT-E soit prêt. Bien sûr, le Conseil fédéral rejette l'idée et renvoie à l'ordonnance révisée sur la poste, en vigueur depuis janvier 2019. Dans cette ordonnance, les critères d'accessibilité ont été adaptés et s'appliquent désormais au niveau des cantons et des agglomérations.

Mais, et c'est le hic, ces critères concernent aussi les agences postales. Ce qui fait qu'ils ne peuvent pas empêcher ne serait-ce qu'une seule nouvelle fermeture d'office de poste ! Impossible en tout cas de reconstruire ainsi un approvisionnement de base complètement lézardé. Les agences postales, c'est bien connu, ne sont pas en mesure d'offrir un service complet. C'est particulièrement vrai pour le trafic des paiements, puisqu'elles ne pourront jamais répondre aux normes de sécurité. Il faut donc absolument que la motion Berberat soit adoptée le 10 septembre !

Le « financement uniforme » va coûter cher aux payeurs et payeuses de primes !

Description: 

Après la récente prise de position du Conseil fédéral sur le projet de réforme du lobby des assurances, le Parlement va maintenant aborder ce " financement uniforme ". En cas d'acceptation du projet, de nouvelles sources de bénéfices s'ouvriront aux caisses-maladie et aux hôpitaux privés. Aux dépens des payeurs et payeuses de primes, bien sûr !

Cela fait des années que les faîtières des caisses-maladie se plaignent de fausses incitations onéreuses qu'il s'agirait d'enfin éliminer. Elles se gardent bien de dire qu'elles font elles-mêmes partie des principaux acteurs à en tirer parti. Par exemple, elles font en sorte, lors des négociations sur les tarifs stationnaires, que leurs assurances complémentaires lucratives soient favorisées partout où cela est possible, ce qui occasionne souvent des coûts supplémentaires pour les cantons. Toutefois, le modèle commercial des caisses-maladie et des hôpitaux privés est depuis longtemps sous pression. En effet, le Conseil fédéral et les cantons misent à juste titre sur davantage d'interventions peu compliquées en ambulatoire (c.-à-d. sans nuit à l'hôpital). Cela ne plaît absolument pas aux hôpitaux privés qui se sont largement dotés en appareils, installations et pavillons coûteux (voir "Hirslanden: So schnell verpuffen 800 Millionen Franken", en allemand). Et les caisses-maladie ne sont pas non plus contentes de cela, car elles gagnent aujourd'hui de l'argent surtout avec les assurances complémentaires dans le domaine stationnaire, désormais en recul.

Face à cette évolution, elles ne sont bien sûr pas restées sans rien faire. D'un côté elles remanient depuis des années leur modèle d'affaires et deviennent petit à petit non seulement des assureurs, mais également des fournisseurs de prestations. Ainsi l'assurance maladie Swica par exemple, avec sa chaîne de cabinets de groupe Medgate (en collaboration avec... la Migros !). D'un autre côté, elles se montrent de plus en plus agressives dans leur prise d'influence, au plan politique, sur la régulation de l'assurance de base. Elles sont en première ligne avec les membres rémunérés de leurs conseils d'administration et de divers autres organes qui siègent aussi à la commission de la politique de santé publique du Conseil national : Raymond Clottu (UDC/Groupe Mutuel), Ulrich Giezendanner (UDC/KPT), Sebastian Frehner (UDC/Groupe Mutuel), Heinz Brand (UDC/Santésuisse), Lorenz Hess (PBD/Visana), Ruth Humbel (PDC/Concordia) und Bruno Pezzatti (PLR/Groupe Mutuel).

Préserver l'accès non discriminatoire

Le " financement uniforme " est le projet phare du lobby des caisses-maladie. Selon ce modèle, les cantons devraient participer à parts égales et sans surcoût au financement des soins ambulatoires et stationnaires (actuellement, les cantons ne financent que les traitements stationnaires, à hauteur de 55 %). L'idée est bonne, en principe. Mais elle devient problématique dans la mesure où elle prévoit de prendre la somme aujourd'hui fournie par les cantons (soit environ huit milliards de francs) pour la refiler littéralement aux caisses-maladie. Celles-ci pourraient alors distribuer ces fonds selon leur bon vouloir aux prestataires de soins. Et qui en profiteraient le plus ? Les cliniques privées notamment (même celles qui ne figurent pas sur les listes des cantons !) et par conséquent, les modèles d'assurances complémentaires des caisses-maladie.

Le système de santé est un élément du service public : il fait partie de l'approvisionnement public de base. Personne ne choisit s'il ou elle tombe malade ni quelles " prestations " il ou elle aimerait avoir. La santé, ce n'est pas du Coca Cola. Il est donc impératif de mettre le holà à la mainmise éhontée des protagonistes privés sur la gouvernance dans le système de santé. Le mieux, ce serait que le Conseil national le fasse déjà lors de la session d'automne qui commence sous peu. La régulation et la planification de l'approvisionnement en santé publique doit rester intégralement la mission des pouvoirs publics. Ce n'est qu'ainsi qu'un accès non discriminatoire aux prestations peut être garanti pour toutes les couches de la population.

Cet accès est d'ailleurs sous pression depuis longtemps, en raison d'un mode de financement antisocial. Mais même avec le " financement uniforme ", les payeurs et payeuses de primes ne gagneraient rien du tout, au contraire : le mécanisme de financement proposé conduirait même à ce que la participation aux coûts pour les assuré-e-s, déjà exorbitante à l'heure actuelle, augmente encore davantage. Et si la revendication alternative des cantons devait être entendue, à savoir que les soins de longue durée soient intégrés au " financement uniforme ", elle résulterait inévitablement en une poussée supplémentaire et prolongée des primes. Car avec l'évolution démographique, il n'y a aujourd'hui pratiquement pas un poste de dépense qui augmente plus rapidement que les soins de longue durée. Ceux-ci font tout autant partie de l'approvisionnement public de base que les soins médicaux et doivent dès lors aussi être financés principalement par des fonds publics, c'est-à-dire par des recettes fiscales prélevées en fonction du revenu. Un nouveau transfert sur les primes par personne serait absolument intolérable pour une bonne partie de la population.

Seiten

Le portail de l'information économique suisse

© 2016 Infonet Economy

RSS - Arbeit und Erwerbstätigkeit abonnieren